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-16
/!\  fautes d'orthographes classées dans le guiness des records  /!\

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Down Syndrome

Vendredi 23 avril 5 23 /04 /Avr 00:08

               Et si c'était moi dans cet hôpital est-ce que je me sentirai mieux ? Si j'avais été là quand il a décidé de mettre fin à sa vie j'aurai put l'en empêcher. Cette présence nuisible qu'est la culpabilité ronge votre estomac doucement comme un million de petits vers, je n'entends même plus les questions qu'elle me pose.

- Qu'est-ce que vous avez ressentit lorsque vous avez découvert votre frère ? Elle me demande
Je plante mes yeux ocres dans les siens, elle frissonne et griffone quelque chose dans son calpin.
- De l'excitation. Dis je du bout des lèvres

             Elle bloque un instant avant de reprendre ce qu'elle écrivait avec sérieux, serrée dans tailleur de grande marque, les cheveux tirés dans une queue de cheval longue et pendante dans son siège en cuir rouge, la bouche pincée dessinée par un rouge à lèvre vif et tape à l'oeil. L'indifférence dans le regard, elle fait son travail et uniquement son travail, une approche presque mecanique, une méthode scientifique basée sur des propriétés qu'elle a appris par coeur et qu'elle répète à longueur de journée. 
              Elle appuie son calpin sur ses jambes croisés et s'approche un peu plus de moi, le décolleté plongeant offert presque  sous mes yeux, comment ne pas y prêter attention. Une provocatrice dans l'âme qui joue les saintes.

- De l'excitation ? Elle me redemande
J'affirme du regard.
- Qu'est-ce qui vous a excité ?
- Le sang. Je répond du tac au tac

               Je reste sérieux, impassible, elle pense que je me moque d'elle mais mon expression lui fait froid dans le dos. Je sens d'ici les sueures froides descendre le long de sa colonne jusqu'à la chute des reins.

- Quelle est la première chose auquelle vous avez pensé en voyant votre frère ainsi ?
- Je ne pensais à rien.
- Vous étiez seulement excité par la vue du sang ?
Je l'observe longuement, destabilisé elle détourne le regard. 

             Elle déglutit, j'ai presque envie de sourire, c'est si facile de manipuler tous ses imbéciles qui croient tout savoir sur vous sous prétexte qu'ils ont lu Freud et appris par coeur ce qu'on leur a gentiment enseigné. Je prend un air plus rêveur, plus évasif, plus humain.

- Parfois j'imagine les gens que je vois mourir sous mes yeux...J'imagine que je plante avec délicatesse la lame d'un couteau dans le ventre d'une belle femme, je tourne la lame profitant du son agréable que fait la chair lorsqu'elle se déchire et je regarde la cascade de sang s'écoulée sur la peau blanche et pure d'une vierge...
- Ca suffit pour aujourd'hui ! Dit elle rapidement

              Je me lève avec le sourire, je récupère mon sac à côté du siège et ferme la porte en mimant un baiser. Alec m'attend assis à même le sol une canette de coca à la main.

- Alors ?
- Je suis un meurtrier en série.

             Il arque un sourire et secoue la tête me traitant de malade intérieurement, je l'aide à se relever et nous repartons dans la cohu des élèves au milieu de la cour. Ce qu'on pourrait appeler une "bande" nous attendait impatiement devant le grillage, ils rient tous lorsque je leur explique que ça a été un jeu d'enfant de la rendre folle. Ils éclatent de rire fascinés par ma facilité à destabiliser les gens. Eux même ne savent pas tellement lorsque je suis réellement sérieux, je ne le sais pas moi même.  
            
- Ce soir on se rejoint à la Plage ?

             Je les salus avant de partir, le sac à dos sur les épaules en compagnie d'Alec. Il sort un join qu'il me tend après l'avoir allumé. Une fois arrivé devant chez moi il me tire violement par le cou et engouffre sa langue dans ma bouche comme une anguille. Le baiser est sauvage et brutal, nos langues s'entremêlent avec sensualité et vulgarité. J'ai presque envie de lui déchirer ses vêtements en pleine rue et de le sauter sur le bîtume mais je suis déjà en retard. Je me détache de lui avec force, pas décidé à vouloir me lâcher, il reste un instant à me fixer comme si j'étais un plat suculant.

- Appelles moi quand tu seras rentré. Il me dit avant de partir

             Je regarde sa silouhète s'effacer dans l'horizon, les cheveux très court et noir, le teint blanc comme le crépis de ma baraque, des yeux marrons pour combler le tout. Il n'a rien d'un sexe symbole mais il dégage une attraction presque agressive, son air négligé et inaccessible, sa veste déchiré et racomoder, ses jeans larges délavés, ses t-shirt moulant son corps fin. Il n'a rien à dire, c'est tout sauf un saint. 
             C'est un peu la cas de toute ma bande d'ailleurs, des loubards, des drogués, des fétards, anti-conformistes. Rien que des déchets mais tellement plus intéressant. Je ne me sens dans mon élement lorsque je suis avec une petite partie d'entre eux. Loin des problèmes de la vie quotidienne. 
              J'ouvre la porte de ma grande maison de banlieue, Diesel, le berger allemand me saute dessus toute excitée. Je lui frotte les oreilles avant de jeter mon sac au pied des escaliers. J'arrive dans le salon, le papier paint est déchiré et une dizaine de papier paint orne la table, ma mère refait la décoration.
              Escarpin Prada, tenue Gucci, coiffure John Frieda (Par lui même). De ses lèvres gonflés à la graisse de phoque elle dépose un baiser brillant et bruyant sur ma joue gauche. Elle hésite encore sur ses papiers paint. Je prends une pomme avant de monter dans ma chambre pour me changer.

- Dépêches toi mon chéri, il faut aller chercher Angelo. Dit elle en s'armant de son sac à main Louis Vuitton

                J'ouvre la porte de mon sanctuaire et jette mon t-shirt clouté dans un coin pour mettre un pull un peu plus conventionnel. En revanche je garde ma veste avec le symbole de RATM dans le dos. Je monte dans la Porsh Cayen de ma mère en attendant qu'elle finisse de se parfumer.
               C'est mon quotidien à moi depuis deux semaines, je vais rendre visite à mon frère à l'hôpital qui a tenté de se suicidé. Avec une vie pareille je le comprends le pauvre. Ai je de la compassion pour lui ? Pas vraiment...C'est bien plus que ça.
              Dans ce monde de fric et d'aparence la seule chose qui me rendait heureux lorsque je rentrais chez moi, c'était de voir mon frère, ma mère ne nous regarde même plus, je ne vois pas tellement mon père encore heureux que je n'ai pas oublié son nom. (Ne riez pas, ça m'est arrivé lorsque j'avais six ans). Moi, ça me convient, je n'ai pas mes parents dans mes pattes et je vis très bien, ni en manque d'amour, ni d'attention car je n'en vois pas l'utilité. Etre invisible ne me dérange pas, beaucoup de mes potes me plaignent, je ne vois pas pourquoi. En fait je n'avais jamais réellement remarquer que cette situation n'était pas normale, n'était pas vivable, au fond celui qui l'a compris le plus vite c'est mon frère...Il a commencé à rêver d'une famille comme on voit dans les film et il est tombé dans une dépression silencieuse avant de décider de mourir. Mais le plus dur à accepter pour moi, c'est qu'au fond que je n'avais rien remarqué...Je prétendais l'aimer mais, tout comme mes parents, je ne le regardais plus depuis longtemps. 
              C'est ce genre de vérité qui vous ouvre les yeux sur la vie complètement ennuyeuse que vous vivez, une vie programmé sans émotion, sans action, sans geste, juste des mots préenregistrés, juste une reproduction de ce qu'on lit dans les livres. Une méthode scientifique apprise par coeur. Et là, vient la honte, en acceptant cette vie je suis devenu comme eux. Un simple pion en laissant mon frère seul au milieu de cet enfer qu'il vivait jour après jour. 

                L'arrêt de la voiture me fait sortir de mes pensées, je suis ma mère jusqu'à la chambre d'Angelo, il s'amuse avec une petite voiture sur son plateau. Ma mère rentre la première et l'embrasse il la regarde avec indifférence, à mon tour je vais lui ébouriffer les cheveux et m'adresse un sourire jusqu'aux oreilles. 

- Comment ça va Angelo ? Je lui demande
- Bien bien ! Regarde ! C'est une...Ferrari !! Qu'il s'écrire en me tendant la voiture en métal
- Oui, une F40.
- F...F40 ! 

                Ses yeux dorés me détendent automatiquement, je me sens mollir rien que de le regarder, je perds toute arrogance, toute fierté, tout ce qui fait de moi un mauvais garçon. Angelo est mon unique frère. 

- Matt ! Matt ! 
- Je suis là Angelo. 
- Qu'à dit le médecin ? Demande ma mère à une infirmière
- Il est stable vous pouvez le récupérer aujourd'hui. 
- Bien. Et où est le docteur Harry ? 
- Dans son bureau. 
- Très bien. Matteus je vais voir le docteur j'en ai pas pour longtemps je reviens, dit elle en vérifiant son maquillage dans la vitrine

               J'espère qu'il va prendre son pied au moins. Je repose à nouveau le regard sur Angelo, je prend une autre petite voiture et joue avec lui ce qui le fait rire aux éclats. Il sourit et c'est le plus important. 

- Je suis désolé Angelo...De ne pas avoir remarqué que tu n'allais pas bien, dis je tout bas
- Matt ! Matt ! T'as une ...une Carrera ! 
- Non c'est une Audi celle là. 
- Audi ? 
- Oui Audi Cc. 
- CC ! CC ! CC ! 

                 Ses petits yeux, son front applatit, ses petites lèvres. Si j'avais été celui qui n'allait pas bien, serai je aussi émotif que lui ? 

- Vous êtes des faux jumaux ? Me demande l'infirmière
- Oui. Je lui réponds naturellement
- Ca doit être dur de voir que son frère est le seul à être atteint du syndrome de Down. 
Je ne réponds pas. 

              Le syndrome de Down, aussi appelé trisomie 21, est une maladie chromosomique congénitale provoquée par la présence d'un chromosome surnuméraire pour la 21e paire. Ses signes cliniques sont très nets, on observe un retard cognitif, associé à des modifications morphologiques particulières. Mais un enfant atteint vous donnera plus d'amour que n'importe lequel...

 

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Je voulais pas la publier mais finalement j'aime bien ce début d'histoire =)

Prologue du Down Syndrome qui ne viendra que bien prochainement je voulais juste vous donnez un petit aperçu =)
 


  




Par Danouch - Publié dans : Down Syndrome - Communauté : Auteurs Sadiques
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Mardi 4 mai 2 04 /05 /Mai 20:00

 

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               A l'aube d'une nouvelle semaine, la couleur des arbres relfètent les rayons du soleil et les yeux dorés de Angelo se froncent agressés par la lumière mais il semble jamais rassasié de la chaleur qu'il lui procure. Comme une fleure attendant patiemment qu'on la nourisse il grandit comme les autres. Ses cheveux bruns mi-long s'agitent sous les brises légère de l'été, sa saison préférée. Il ferme les yeux satisfait mais garde la tête haute restant encore quelque seconde sous la lumière avant de rejoindre la pénombre de la voiture.

 

- Les garçons, vous attendez quoi pour monter ?

 

                J'étais resté planté devant la portière, la main déjà sur la poignet, la bouche légèrement ouverte n'arrivant pas à quitter des yeux Angelo qui atterrit douloureusement sur terre. J'ouvre la portière et m'assoit sur le côté passager, Angelo m'imite et s'attâche une fois installer. Il regarde les paysages à travers la vitre sans vraiment les voir, son sourire appaisant s'est effacé si rapidement qu'on pourrait croire à une illusion, il a retrouve son visage terne. Son regard sombre.

               Le véhicule s'arrête, je n'avais pas remarquer que nous étions déjà arrivés chez nous. Ma mère descend de la voiture et nous ouvre la porte d'entrée en soupirant de fatigue comme si elle avait passé une dure journée. Je n'ai pas le temps de me retourner qu'Angelo a déjà grimpé les marches jusqu'à sa chambre. Alors que ma mère retourne à ses papiers peints et son verre de bordeaux je monte les marches quatre à quatre. Une sorte d'enclume au dessus de la tête, je frappe tout de même à la porte attendant une reponse.

 

- Oui ? S'écrie Angelo

- Je rentre.

 

           Je pousse la porte, la pièce n'a pas changé mais la tension qui y règne à anéantit l'atmosphère qu'Angelo s'était tant donné du mal à construire. Lieu d'un crime honteux, il s'est réfugié dans un coin, les jambes rabattues contre son torse. Il enferme son visage dans ses bras et patiente, ne comprenant pas tellement ses sentiments ni ses actes, mais les ressent tout de même. Je ferme la porte derrière moi et m'avance jusqu'à lui à pas lent. Je m'accroupi face à lui et j'ouvre grand les bras prêt à l'accueillir contre mon torse et mon coeur. Sans attendre une seconde il se précipite et l'impacte est presque douloureux tant il me soulage. Je le serre contre moi avec tout l'amour que je lui porte, à lui mon frère. Je sens son dos secoué de spasmes, j'entends ses gémissements qu'il tente tant bien que mal d'étouffer dans le creux de mon cou.

             Sa solitude n'est pas la mienne, sa détresse je peux la comprendre mais je ne peux pas la ressentir. Le monde dans ses yeux est si différent de la vision que nous avons habituellement. C'est un monde de magie, un monde où la beauté à en commun sa laideur : elle est sans limite. Je l'envie quelque part, de réussir à voir ce qu'il y a de plus beau dans ce qui nous entoure, moi je ne vois rien. Je ne regarde pas, ce sont des choses futiles qui ne me servent pas. Angelo lui voit ce qui l'entoure comme quelque chose de précieux, voit toutes les personnes comme des gens bons mais lorsque celles ci le deçoivent, c'est une douleur que personne ne peut ressentir. Angelo a brusquement ouvert les yeux sur sa famille, sa famille parfaite lorsqu'il était enfant. Aujourd'hui c'est un adolescent de dix sept ans, qui a compris que ses parents se fichent de lui, juste des personnes ordinaires. Juste des poupées qui gardent sans cesse la même expression. Des gens qui ne l'aiment pas.

                La solitude...Douce solitude, elle l'a embrassé au creux de ses bras pour le faire couler.

 

- Matt...tu sais je suis désolé...Tu es triste à cause de moi. Je suis désolé Matt...

Abruti...

- C'est moi qui suis désolé.

 

              Les spasmes de Angelo ont cessé, il parle de chose sans réelle cohérence tout en restant contre moi. Il me parle des infirmières, des piqûres qui font mal, des médecins qui ne souriaient jamais. Il me parle des oiseaux qu'il entendait le matin, de grand prunus devant sa fenêtre. De tout et de rien. Deux heures sécoulent bien ainsi, sans qu'il ne cesse de parler de sa semaine à l'hôpitale, il parle ensuite de sa maîtresse qui lui donne les cours à la maison. Sa maîtresse est vieille mais elle est gentille, dit il avec le sourire. La morosité qui l'avait atteint dans la voiture semble s'évanouïr et je ne vois même plus le temps passé.

             C'est finalement lorsque Angelo se lève pour allumer la lumière que je me rends compte qu'il fait déjà nuit. Je me lève alors et m'étire sous le regard amusé de mon frère qui m'imite en se moquant de moi.

 

- Hé ! Je fais pas des grimaces aussi moches !

- Si ! Si !

 

              Il éclate de rire et malgré moi un léger sourire s'étire au coin de mes lèvres, je m'approche et lui ébouriffe les cheveux avant de sortir de sa chambre et me faire immédiatement suivre par mon jumaux.

 

- Tu vas où Matt ? Il me demande intrigué

- Je vais rejoindre des amis. Dis je en rentrant dans ma chambre

- Tu vas dormir chez un copain ?

- Je sais pas.

 

              Je m'habille dans le silence suspect de Angelo, les yeux rivés sur le sol il est devenu brusquement muet. Sentant la gêne qui lui coupe la voix je m'approche et relève son visage par le menton pour planter mes yeux dans ses yeux. Quatre prunelles d'une même couleur ocre.

 

- Ca va pas ? Je demande

- Ca va pas être marrant sans toi...

- Je viendrai te dire bonne nuit même si tu dors déjà.

- Promis ?

- Promis.

 

               Son visage s'illumine immédiatement et j'ébouriffe à nouveau ses cheveux en descendant les marches. Je remet ma veste correctement et me dirige dans le salon. Je fouille dans le sac à ma mère sous ses yeux et lui vole une cigarette que j'allume avec son briquet en or.

 

- Ah tu tombes bien mon chéri ! Dit elle en se saisissant de deux bouts de papier

- Nan arrêtes je m'en branle !

 

             Je m'enfuis sans dire au revoir à ma mère et ferme la porte derrière moi. Les moustiques se précipitent sur les lampes à l'entrer, je cours presque jusqu'à l'autre bout de la rue et reprend une allure normale une fois la quartier passé. J'ai oublié quelqu'un, je saisi mon portable.

 

- T'en a mis du temps, m'interpelle Alec au combiné

- Je suis là dans dix minutes, prends ta moto.

- A toute.

 

              Je raccroche et presse le pas pour être à l'heure chez Alec, en y réfléchissant je n'ai jamais vraiment été en avance lorsqu'il s'agissait de rejoindre les copains. Soit parce que je m'étais endormis en rentrant des cours, soit parce que j'étais trop défonsé et m'endormait. Quoi qu'il en soit j'avais une excuse valable cette fois ci, je n'ai jamais caché la maladie d'Angelo contrairement à mes parents qui l'empêchent même d'aller à l'école. Ils peuvent me dire tout ce qu'ils veulent, je sais bien qu'ils ont honte de lui et l'enfermer dans leur maison ne fera que le rendre un peu plus fou.

                Brusquement je me sens coupable de ne pas être resté un peu plus avec lui ce soir, il venait de revenir de l'hôpital et moi je partais déjà faire la bringue. Je suis vraiment con. Cette idée sombre s'évapore à la seconde où Alec sort de chez lui après un énième cri de son père qui lui hurle qu'il n'est qu'une " saloperie de drogué ". Il referme la porte aussi sec coupant la parole à son paternel. Je me suis toujours demander comment Alec faisait pour rester aussi calme, c'était une vertu que j'admirais chez lui même si parfois il était bien trop inexpressif. Il me jette le casque de moto et m'assois derrière lui, il démarre sa  Ducati 1098R noir, une sorte de gros monstre à deux roues. Il n'est pas censé avoir le permi je sais mais c'est son problème après tout. La vitesse est une sensation bien particulière qui me fait me sentir libre, des ailes me poussent presque dans le dos et lorsque Alec conduit il semble également plus léger. Parfois j'aperçois même le début d'un sourire. La moto c'est sa grande passion.

              C'est donc en quelques minutes que nous arrivons à La Plage, un lac au fond de la ville. Un lac immense, à la tombé de la nuit on peut voir le soleil se couché au loin derrière les immeubles du centre. Un lac assez éloigné des grands bâtiments, entouré de grande percelles de bois. Une sorte de plage de sable artificiellement installé sert de lieu de réunion pour une centaine de jeunes prêt à faire la fête. Le feu était déjà allumé et la musique provenant d'une voiture, le coffre ouvert. Nous redescendons de la moto et déjà trois mecs viennent nous apporter une bière.

 

- Vous en avez mis du temps !

- Tu pionçais encore Matt ?

- Pas cette fois, je suis allée chercher mon petit frère.

- Ok, bah écoutez le barbecue est là bas, vous avez les bouteilles à côtés.

 

                 Il était neuf heure à peine et ils avaient déjà bien entamé la soirée. Au fur et à mesure que les heures sécoulaient, de plus en plus de monde arrivait avec encore des boissons, de quoi bouffer. Parfois ils arrivaient avec tout simplement un harem de filles prêtent à danser autour du feu à moitié nue. Les mecs les plus mal au point partent se jeter dans l'eau. Je bois tranquillement ma bière dans un coin entourer de ma petite bande qui discutent de sexe, de filles, des cours, des parents, des problèmes avec les flics...et bien d'autre. Après une dizaine de bières ingurgitées je vais tituber jusqu'à Alec qui assit autour du feu avec d'autre camé partage quelques joins. Je m'assois à côté de lui un sourire niais sur le visage, il me passe le join que je tire comme une bouffée d'oxygène.

 

- Arrêtez de lui passer les joins les gars ! Il fume la moitié en une taffe ! S'écrie un des gars

- T'as réputation te précède, chuchote Alec un sourire sournois sur les lèvres

 

                 Nous partageons un regard complice, plein de sous-entendus, nos corps ne sont qu'à quelques milimètres l'un de l'autre et même si notre imagination nous incite à nous sauter dessus comme des bêtes pour se dévorer mutuellement, la réalité n'en n'est rien. Nous restons statique, plonger dans un rêve éveillé commun.

 

- MATT !!

 

          Le cri strident d'une femme me fait détourner du regard, je n'ai pas le temps de la voir venir qu'elle tombe sur moi, ses bras autour de mon cou, sa bouche pulpeuse plaqué contre la mienne. Les gars autour sifflent et m'injurent amicalement jaloux de ma popularité. Popularité dont je me passerai bien auprès des filles.

 

- Jo...Hana...La..ches moi, je tente de dire en évitant la pluie de baiser

 

                  La belle blonde s'écarte, les joues écarlates, les yeux embrumés d'alcool, le sourire coquin elle reste, plaqué contre moi me plantant ses obus sous le nez. Certains de mes copains paieraient pour être à ma place.

 

- Matt...Tu ne t'occupe plus de ta Johana chérie ! Je commence à être en manque moi..., dit elle en ondulant ses forment contre moi

 

               La bosse dans mon pantalon large l'a fait sourire de satisfaction, je n'ose pas lui dire qu'elle n'est pas l'origine de mon érection, c'est plutôt un canon sur ma droite qui fume son pétard sans se soucier une seconde de voir une fille pendue à mon cou. Peut être parce qu'il a l'habitude.

 

- Matt connard ! Comment tu peux faire attendre une si charmante demoiselle !

Les éclats de rire suivent. Le drogué à côté finit son join et le jette dans les flammes.

 

             Je repousse gentiment Johana s'en va réclemant une autre bière, avant de partir elle en profite pour me voler un baiser, comme toujours. Je me redresse épuisé, les flammes dansent étrangement, l'alcool et l'herbe font leur effet. Je ne pourrai pas me redresser sans tomber plusieurs fois sur le cul. Je préfère rester assis profitant de la sensation de plénitude que me procure l'ivresse.

             Je jette un regard en coin vers mon voisin qui boit tranquillement sa bière. Il se lève alors brusquement et jette la bouteille en verre dans les flammes, ses pas chancelant me font presque rire, il s'appuie de temps en temps sur un des nombreux jeunes qui discutent. Je me dresse à mon tour lentement pour éviter la chute, tout tremble, tout tangue c'est assez marrant. Je ne fais pourtant pas plus de deux pas.

 

- HAHA ! Regardez l'état de Matt ! Se moque un copain

Je pose ma main sur mes yeux, couché sur le sable et ne peut m'empêcher de me marrer à mon tour.

 

            Des amis viennent m'aider à me relever, je ris avec eux et m'avance jusqu'à la prochaine bouteille. La soirée se poursuit dans la rigolade, des chants, des danses, des blagues, des moqueries. Je ne me souviendrai pas de la moitié de la soirée. L'alcool coulle à flot, certains couples se sont cachés à l'abri des regards, d'autre n'ont pas conscient d'être entouré. Des filles vomissent un peu plus loin, des garçons dorment la bouche ouverte. C'est une vrai beuverie, un vrai carnage.

             Ma bouteille de vodka à la main je m'approche du bord de l'eau, plus dans la  pénombre à l'abri des regards indiscrets je me couche sur le sable plus frais. J'ai tellement chaud qu'on pourrait cuir un steak sur mon ventre. Je retire mon t-shirt. Je prend de profondes inspirations, même les étoiles sont floues. J'oublie tout, lors de ces soirées rien n'est vrai, tout est fiction, rien ne dure, c'est qu'une nuit de débauche. C'est d'ailleurs lors d'une de ces même nuit que j'ai couché pour la première fois avec Alec, je n'avais jamais couché avec un garçon auparavant. Même si le reste de la soirée est assez vague je me souviens parfaitement de cette nuit, comme si je la vivais à nouveau. J'avais jamais pris autant de plaisir à faire l'amour. Alec n'est pas réellement mon meilleur ami, ce n'est pas non plus un ami comme les autres, c'est encore moins un amant, c'est particulier. Inexplicable.

             Alors que je me sens sombrer dans le sommeil je sens quelque chose me caresser le torse, j'ouvre les yeux lentement et croise le regard brillant des yeux bleus de Johana, la bouche légèrement entrouverte je me demande si elle a conscience de ce qu'elle fait.

 

- Dégages Johana, dis je au bout de force

- J'ai envie de toi Matt...Ca fait tellement longtemps.

- Je suis pas en état là, laisses moi tranquille.

- Je ferai tout le boulot si tu veux..., dit elle en passant sa langue sur ses lèvres

 

          Je repousse sa main brutalement, le regard mauvais.

 

- Putain Johana !

 

           Elle s'en va, vexée surement mais elle oubliera tout demain. Je referme les yeux profitant de la brise fraîche, le bruit devient lointain, les voix se taisent et seul le bruit de l'eau troublée par le vent m'entoure. A nouveau je sens une caresse sur mon torse, j'ouvre les yeux virulent prêt à bondir sur Johana quand soudainement des lèvres se plaquent contre les miennes me faisant taire. Une langue taquine force le passage et enroule sa comparse dans une danse endiablée, s'en est presque douloureux mais tellement excitant. J'ouvre les yeux et croise les prunelles fermées de Alec, ses cheveux corbeau en bataille, sa peau blanche. L'odeur de l'alcool, la douceur de sa langue me fait frémir.

            Il se détâche de moi reprenant son souffle, ses yeux sombres expriment une émotion étrange, peut être de la frustration ou le manque. Ses lèvres bougent mais je n'entends pas ce qu'il dit, ses sourcils se froncent alors, comme si il était en colère. Il n'y a plus de bruit autour de moi, l'alcool l'emporte.

 

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Inspirée pour cette histoire j'ai décidé de vous écrire la suite =) bisous

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Par Danouch - Publié dans : Down Syndrome - Communauté : Auteurs Sadiques
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Dimanche 9 mai 7 09 /05 /Mai 02:23

 

TakasugixKatsura001.jpg

  

 

          Quelque chose chez lui avait toujours été un mystère à mes yeux, ce n'était pas sa faculté à ne rien laisser transparaître mais plutôt sa faculté à me faire me sentir bien même lorsque je suis au bord du coma. 

 

            Le réveil fut brutal, la lumière me frappait comme une massue d'un millier de tonnes. Mes draps n'étaient même pas défait et cet imbécile m'avait jeté sur le lit sans même penser à fermer mes volets. Je tante avec le peu de forces qui m'habite de retirer mes fringues plein de sables. Je jette tout dans un coin et referme les yeux épuisé par le peu d'effort que je venais de fournir. Je tourne le visage dans le sens du mur, à ma gauche, je croise le visage serein d'Alec, enroulé dans ma couette. Je me demande ce qui m'étonne le plus, qu'il dorme paisiblement ou que je sois habillé après avoir passé une nuit l'un contre l'autre ? En tout cas ce que je remarque c'est qu'il est sous la couette alors qu'il m' a laissé à l'abandon.

             Je fixe le visage si impurtable d'Alec, je m'attarde sur chaque parcelle de peau, sur la courbure de ces cils, sur les formes attirantes de ces lèvres, sur sa peau glacée et encadrée par des cheveux ébènes. Je le fixe à tel point que je me perds dans mes pensées et ne réagit pas lorsque ces paupière s'ouvrent lentement pour laisser naître des iris marron acidulé.

 

- Tu me fixes. Il marmonne.

- Je sais. Je lui réponds simplement.

 

              Il était prêt à repliquer mais je le fais taire en lui volant un baiser. Il n'avait pas le droit de briser cet instant, il n'avait pas le droit de m'empêcher d'être naïf. Son silence était parfait. Le contact de ses lèvres contre les miennes me donne des frissons, il était plus chaste qu'un baiser sur la joue pourtant je l'appréciais d'autant plus qu'un baiser langoureux.

              Je me redresse en tanguant légèrement, je récupère quelques effets avant de prendre le chemin de la salle de bain pour me réveiller un peu plus. A mesur que l'eau coulait sur mon corps endoloris par une nuit de beuverie, mes pensées devenaient plus sombre et peut être trop serieuse. Je me surprenais à me poser des questions, sur cette pseudo relation. Je sens qu'elle ne m'apporterai que des problèmes et pourtant que je continuais d'entretenir se désir irrationnel. Je n'ai jamais été doué hors du sexe, je ne suis pas un bon amant et pourtant un soupçon de romantisme en moi, se plaisait à croire que j'aimerai plus...

 

- Je peux venir ? Me demanda cette voix mieilleuse et sensuelle.

 

            J'attrape le shampoing et me frixionne le tête sans répondre, Alec ouvre la porte de douche et la referme derrière lui pour s'imiscer contre mon dos. Je frotte d'avantage alors que je sens ses mains glisser contre mon dos. Je ralentis progressivement, mon coeur se déconnecte et seul mon corps réagit. Ses lèvres viennent se plaquées contre ma nuque, j'ai quitté la terre ferme pour un monde de luxure.

            Brusquement je me retourne et le plaque contre les paroies froides du plexi', j'attrape ses jambes musclés et les montes jusqu'à mon bassin frottant mon éréction plus qu'évidente contre la sienne. Nos hanches collés l'une à l'autre, il me dévore du regard et je me sens possédé par ses yeux marrons.

            Je peux l'entendre murmurer de le prendre alors que j'introduis lentement les premiers doigts, je peux l'entendre me supplier d'écarter ses cuisses et d'y aller avec toute ma force alors que ces lèvres ne bougent pas. Sans attendre je le pénètre et lui arrache un cri virulent qu'il tente tant bien que mal de l'étouffer en ouvrant le jet d'eau encore plus fortement. Je remonte correctement ses jambes autour de mes hanches, un violent coup de reins le fait gémir. Ses cheveux plaqué contre son visage crispé sous le plaisir et la chaleur, ce sont les rares moment où ils expriment réellement ses émotions. Les rares moments où il se laisse aller. J'en profite un maximum et me force à ne pas fermer les yeux continuant mes vas et viens encore plus sauvage. Il me griffe le torse, s'accroche à mes cheveux. 

             J'aime l'entendre prendre son pieds, j'aime sentir ses mains dans mes cheveux. Ce simple touché me donne des frissons, j'utilise mes dernières forces pour la dernière danse. J'accélère le mouvement et le frappe encore plus fort, le bruit du claquement de chair couvre celui de nos cris à l'unisson. Nos ébats sont toujours bruyants, ils sont toujours intense, ils sont sourd de tout mot d'amour. Ce n'est que du sexe et pourtant je ne me suis jamais senti aussi vivant. Dans un dernier râle profond je me deverse en lui sentant ses griffes se planter dans mes épaules il me suit et éjacule contre mon bas ventre.

               Les cris retombent, les respirations haletantes remplacent et le bruit de l'eau chaude se fait à nouveau entendre. Je laisse glisser Alex sur le sol de la douche, le torse soulever le liquide se mêle à l'eau. Je m'essuie à mon tour et l'accompagne au sol alors qu'il reprend ses esprits. Encore essoufflé ses expressions ne vont pas tarder disparaître et il revêtira son masque d'indifférence. Je profite jusqu'au bout de ces quelques minutes de plaisir.

               Parfois j'aimerai dire quelque chose, parfois j'aimerai qu'on parle et puis à la seconde qui suit, j'en ai plus envie. Comme si c'était stupide ou inutile, j'ai, au fond, peur de tout gâcher. Je sais bien que cette relation étrange est éphémère, comme un couple adultère, comme une histoire d'un soir, une histoire de vacances. C'est une première fois entre deux hommes qui finira par s'éteindre. Et cela ne m'attrista pas. 

 

                Je me lève finissant de me laver et laissant Alec seul dans la salle de bain. Je rentre dans mes chambre habillé et propre. Je reste planté sur l'entrée de ma chambre quand mes yeux croisent leurs jumeaux assit sur le lit. Angelo un sourire jusqu'aux oreilles joue avec le casque d'Alec.

 

- Angelo..., je laisse échapper

- Matt !

Il se précipite sur moi.

- T'as ammené un copain ? Je t'ai attendu hier mais je devais faire dodo quand t'es rentré, parce que je t'ai pas vu...

- Oh...

 

            Je me flagelle mentalement mais ne le montre pas à mon frère jumeaux. Il devient brusquement muet, j'en conclu qu'Alec a fini sa douche et qu'il est derrière moi à moitié nu. Je me retourne et lui jette quelqu'uns des mes habits étant donné que nous faisions un peu près la même taille. Angelo se ferme sur lui même mais ne cesse de regarder Alec qui ne lui prête pas plus attention que cela. Curieux il le scrutte sans dire un mot, je me demande bien ce qui se passe dans sa tête. J'attrape Alec par le col et le pousse à me suivre malgré ses protestations d'étonnement. 

 

- Je te présente Angelo mon frère. Angelo, voici Alec.

- Bonjour, dit timidement Angelo

- Salut.

 

             C'est au tour d'Alec de l'observer puis de faire le va et vien avec moi. En effet malgré la couleur de nos cheveux et celle de nos yeux, nous étions totalement différent. Le visage de mon frère était celui d'un trisomique, ce sont des morphologies reconnaissables. Il était légèrement plus petit que moi et avait les cheveux un peu plus long. Nous étions très différents. Alec n'étant jamais venu chez moi, il n'a donc jamais pu rencontrer mon frère.

 

- Tu n'as pas à avoir peur Angelo. Lui dis pour le reconforter. Il n'est pas méchant.

- Je sais..., murmure Angelo en reculant.

 

               Je peux avouer que Alec n'est pas très sociable comme garçon et Angelo a toujours eut peur de parler en présence des autres. Il reste muet lorsqu'il voit des gens nouveaux, peut être est-ce dut au fait qu'il soit toujours enfermé dans cette baraque.

               Alec décide de continuer à s'habille un peu plus loin. 

 

- Angelo, tu peux aller dire un maman qu'on sera quatre aujourd'hui pour manger.

- Oui.

 

               Il sort rapidement comme si il était investit d'une mission ou peut être parce qu'il avait encore plus envie d'échapper au regard intrigué d'Alec.

 

- Il ne te ressemble pas.

- T'es perspicace, dis je ironiquement

- Je veux dire...Il est plus triste que toi.

 

               Plus triste que moi...

 

- On mange ! Cri une voix féminine en bas des escaliers

 

               Je me retourne encore un peu déconcerté, Alec me suit. Nous traversons le grande salle à manger et atteignons la cuisine. La table est dressée, pendant que me mère nous sert nos plat Angelo joue avec son cube de couleur des années 80. Je m'assois à sa gauche et Alec à ma droite.

 

- Bonjour ! Lance ma mère joyeusement, je suis la maman de Matt. Je suis heureuse qu'il ait enfin décidé d'inviter un ami à la maison ! Sourit ma mère

 

              Je laisse échapper un soupire alors que je plante ma fourchette dans les haricots.

 

- Je t'interdis de m'appeler Madame ! Appelles moi Chiara plutôt. (a pronnoncé Kiara hein !)

- Alec. Appelez moi Alec. Dit il en tendant sa main

 

               Sans pour autant sourire il paraît le plus amicale possible, je sens que ma mère l'apprécie déjà. Elle lui serre la main vigoureusement et le serre toujours avec le sourire.

 

- Matteus ne parle pas souvent de ses amis si ce n'est pour ainsi dire jamais. J'espère que vous reviendrez souvent ! Tu ne manges pas Angelo ?

- Je mange pas les haricots, dit il d'une petite voix.

- Tu ne vas pas faire ton difficile quand même ! Aller manges !

- C'est pas bon...

- Angelo !

Je soupire à nouveau.

- Il est allergique aux haricots. Je fini par dire en jetant la verdure de son assiette.

 

             Je lui sert quelques carottes vapeur à la place pour accompagner son filet mignon. Je la pose en face de lui alors que ma génétrice est devenue brusquement muette. Je peux voir même sous ses tonnes de fond de teint et de fare à fossette, les rougeurs caractérisant sa honte et sa gêne. Elle fixe la tête de mon frère baisser sur son assiette, on pourrai croire qu'il se faisait disputer par ma mère et ce qui m'exacerbe le plus c'est qu'il se sent coupable.

              Alec n'a pas cessé de manger, imperturbable il regard les images défilées sur la télé allumée un peu plus loin accrochée au mur. Ma mère retire son tablier et sort de la cuisine, ses talons aiguilles martèlent le carelage à vive allure. Elle est sans doute partie pleurer, pleurer de honte, elle va refaire son maquillage et masquer les rougeurs sous ses yeux, son sourire peint de rouge cachera ses larmes de crocodile. 

               Je secoue Angelo pour le faire revenir sur terre, je refuse de le voir plonger à nouveau dans ses pensées tortueuses, je lui montre son assiette et il reprend timidement sa fourchette pour macher quelques morceaux de carottes.

 

- Maman pleure..., Il me murmure

- C'est pas grave.

- Elle ne m'aime pas, c'est pour ça qu'elle a fait des haricots ?

- Elle a juste oublié Angelo. Manges.

- Mozart est un dieu. Laisse échapper Alec

- C'est quoi "Mozart" ? Demande Angelo curieux

- C'est un grand compositeur.

- Un quoi ?

 

          Je pouffe un peu de rire et monte le son de la télé. Lacrimosa résonne dans toute la pièce, Alec est un grand passionné de musique classique. Sous ses allures de punk ce sont les orchestres qui le font rêver, il n'aime pas la musique brutale, il n'aime pas les hurlements des chanteurs de rock. Il aime le son pure d'un instrument, il est impressionné par les vurtuoses des siècles précédents. Plongé dans une nouvelle atmosphère je continue de manger profitant du silence pour me laisser respirer. La tension qui avait culpabilisé mon frère s'est évaporé et quelle fut ma stupeur quand soudainement il me dit :

 

- Je veux un violon...

 

              Subjugué par la musique, emporté dans un monde différent, il avait le regard d'un passionné. Il avait reçu une sorte d'illumination, c'est tout son être qui brillait à chaque petite vibration des cordes. Un son si authentique le faisait frémir des pieds à la tête, il n'y avait que l'orchestre, il n'y avait que le violiniste dans son esprit. Il n'avait jamais rien reclamer, cette phrase était presque sortie instinctivement de sa bouche, cette petite phrase qui allait transformer sa vie et la mienne.

 

_________________________________________________________________________________

 

Encore une suite de DS...En fait j'adore écrire cette histoire !

Et oui encore un instrument ! Je suis fan du violon, du piano et de la guitare. Je fais un peu de gratte mais j'aurai adoré faire du violon. Je réalise mon rêve à travers Angelo lol

 

 

 

 

 

 

 

Par Danouch - Publié dans : Down Syndrome - Communauté : Auteurs Sadiques
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Mardi 18 mai 2 18 /05 /Mai 19:50

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              Le futur n'était pas quelque chose au quel j'aimais penser, le futur était comme une oeuvre d'art abstraite, hideuse et ennuyeuse. Pas la peine de vous dire que pour mon frère le mot "futur" n'était même pas dans son vocabulaire, il avait déjà assez à faire avec le présent pourquoi s'emmerder avec le futur ? Les gens pensent trop à l'avenir, c'est du temps perdu pour profiter du présent.

              C'est le genre de discours que je tenais habituellement devant tout le monde, enfin lorsqu'on me posait la question. Heureusement que je suis un bon comédien.

 

- Tu pourrai lui garantir un futur encore plus beau si tu lui achetais ce violon maman. Dis je

Elle était assise face à moi. Les bras croisés sur son tailleur.

- Tu te rends compte du prix d'un violon ?

- Imagine que Angelo soit réellement doué ! Tu te rends compte du retour sur investissement !

- Matteus, tu crois vraiment qu'Angelo, notre Angelo sera capable d'apprendre à jouer du violon. Ce n'est pas pour rien si c'est l'instrument le plus difficile à jouer.

- Bon écoutes. Tu vas lui acheter ce violon, j'en ai marre de jouer les diplomates.

- Pardon ? S'offusque ma mère

- Tu lui dois bien ça.

- Devoir quelque chose à mon fils ?

- Tu as quand même oublié qu'il était allergique aux haricots.

- Ça arrive à tout le monde.

- C'est ça, cherches des excuses. Je suis sûr que tu ne le savais même pas, tu préfères acheter des papiers peint hors de prix plutôt que d'offrir un cadeau à ton fils qui reste cloîtrer dans cette maison toute la journée. Pas étonnant qu'il devienne dingue avec une mère pareil, si je devais te supporter H24 je me suiciderai aussi tiens ! Il ne t'a jamais rien réclamer et pour une fois qu'il exprime enfin ses sentiments tu t'obstines à rester stupide. Ouvres les yeux merde ! Si t'en a rien à foutre de lui achètes lui au moins ce qu'il veut, il te fichera la paix comme ça ! Et on aura plus à parler de ça. Ca me fout déjà la nausée de supporter ton hypocrisie à chaque fois que je te vois alors si en plus je dois négocier pendant dix ans ca va vite me rendre malade. Craches ta carte gold, une parmi les dix que tu planques dans ton coffre qui te sert de sac à main.

 

                 Je me lève et tend la main, ma mère bouche bée, devient plus livide que le blanc de ses escarpins, ses boucles d'oreilles à un million brillent pendant qu'elle cherche son portefeuille dans son sac. Au bord de l'évanouissement elle me tend la carte, tremblante, sans dire mot, encore sous anesthésie. J'avais frappé un grand coup cette fois, elle l'oubliera vite. C'est une faculté assez étonnante chez elle, elle ne cherche pas seulement à se faire passer pour une blonde profondément creuse, c'est une blonde profondément creuse, en fouillant on pourrait y trouver du pétrole.

 

- Gracie.

Je vérifie la validité de la carte et montes les escaliers quatre à quatre.

- Angelo prend ton manteau on part en ballade.

 

              Il s'éjecte du lit à vitesse grand V et se rue sur sa veste pour se poster devant moi comme un bon petit soldat. Je lui ébouriffe les cheveux avant de récupérer ma veste dans ma chambre.

 

- Au revoir maman ! Lui lance Angelo

 

              Encore sous le choc elle ne répond pas, j'ouvre la porte sans regarder derrière et attend dehors pour qu'Angelo puisse me suivre. Il ferme la porte, de ses petits pas empotés il me rejoint et nous partons en direction du centre.

 

- On va où ? Il demande

- On va chercher Alec. Après on ira dans un magasin de musique.

- Musique ? C'est cool.

 

               Je remonte le col de ma veste et me cache du petit vent qui se lever depuis le début du week-end, l'été ma parait bien loin alors que nous sommes à la mi-juin. Je jette un coup d'oeil vers Angelo qui me suit à la trace, distrait par ce qui l'entoure. Nous arrivons rapidement devant chez Alec qui nous attendait dehors, en t-shirt. Je reste stoïque à le regarder.

 

- T'es au courant qu'on a perdu dix degré.

- Possible. Il me répond en crachant la fumée de son join.

- Salut Alec ! Lui dit joyeusement Angelo

- Salut.

 

                Il ne pourra pas faire mieux. Je soupire et m'avance suivit par les deux autres, Alec arrivent à ma hauteur, il jette son marocain dans les feuillages du voisin. Les mains dans les poches, le regard vitreux, j'en déduis qu'il n'était pas à son premier join. Il n'est jamais à son premier join, à croire qu'il a prévu de s'en rouler un la veille pour se défoncer le matin même. Nous, commun des mortels, nous buvons du café à la place.

 

- On est bientôt arrivé ? Demande Angelo

- Ouais bientôt. 

- Où est-ce qu'on va au juste ? Il me demande naturellement

- Chez Gried.

- Woua...

- Quoi ? 

- Je me suis jamais rendu compte à quel point il avait un nom à coucher dehors.

- Quand t'es défoncé t'as des sacré éclair de génie, ironisais je.

 

               Après cette longue conversation, le trajet fut plus silencieux puisqu'il a sorti une cigarette, Angelo murmurait une musique qu'il avait sûrement entendu à la télé, il ne fait que regarder Mezzo depuis qu'Alec lui apprit l'existence du classique. La petite boutique en coin de Gried passe inaperçue, une fenêtre minuscule, l'intérieur l'est tout autant. Rien d'accueillant en somme mais lorsqu'on descends dans la cave, c'est la caserne d'alibaba. Les instruments se suivent, s'en est presque époustouflant. Des grattes les plus rare aux piano les plus grand.  

 

- En violon j'ai un large panel aussi, des classiques violoncelles, des violon noir au reflet vert typiquement celtes ! Des violons customisés et enfin les trois Stradi'. Pour un débutant il voudrait mieux un classique en cas où ça ne lui plairait pas. Ca éviterait de dépenser des grosses sommes.

- Choisis Angelo. Dis je en me tournant vers mon frère.

 

              Instinctivement il tend son indexe vers un Stradivarius, il le caresse le long des fentes et touches, les cordes tendus. A nouveau emporté dans son monde un sourire s'étire sur son visage, toutes dents dehors il retire ses mains de l'objet sans le lâcher du regard. Je me penche pour voir le prix.

 

- Je ne peux pas te faire de prix Matt, même si c'est toi. C'est un modèle beaucoup trop cher.

- Pas grave. Pas besoin de papier cadeau, je lui tends la carte de ma mère.

 

             Gried affiche un grand sourire, son appareil dentaire brille sous les projecteur de la cave, nous remontons à la surface. Angelo semble plus agiter ne comprenant pas trop pourquoi nous partions si vite, Gried ne tape même pas le prix sur sa machine, il m'offre le caisson en revanche et me rend la carte.

 

- Reviens quand tu veux ! 

- Merci ciao Gried.

- Faites gaffes ciao !

 

            Nous rentrons chez moi, le violon sous la main, Angelo manque de trébucher plusieur fois trop obnubilé par l'étrange valise que je porte, je suis cruel de le faire attendre mais c'est tellement bon de le voir plus excité que jamais. Il se pose énormément de questions intérieurement et ne veut pas les exprimer, je le fais patienter encore plus longtemps. Une fois dans la maison nous montons les escaliers calmement sous le regard intrigué de ma mère. J'ouvre la porte de ma chambre, Alec se jette sur le lit et ouvre la fenêtre pour fumer tranquillement sa cigarette, faisant prolonger le suspens je prends le temps de quitter ma veste et pose l'instrument sur mon bureau. Je le reprends et me dirige normalement vers mon frère qui est au bord de l'explosion.

 

- Tiens. Je lui tend le caisson. Il est à toi maintenant.

 

          Angelo n'arrive pas à articuler un mot. Ses petites lèvres rétrécissent, ses yeux se plissent, il tente tant bien que mal de s'empêcher de pleurer. Une grimace de frustration transforme son visage comme celui d'un enfant qui s'apprête à éclater en sanglots. Quelques secondes plus tard ce fut l'émotion de trop, il lâche tout et ne retiens même pas ses cris de joies. Il se jette contre moi me serrant dans ses bras à me broyer les os, ses larmes tachent mon sweat mais je m'en fou. Je m'en fou royalement car je suis heureux, je suis putain d'heureux !

 

- Je peux le montrer à maman ? Il demande le visage ruisselant de larme.

 

           Il renifle grossièrement et s'essuie les joues avec sa manche avant de partir en courant pour montrer son nouveau cadeau à ma mère. Elle va l'ignorer poliment avec un banal " C'est bien mon chéri montes dans ta chambre t'amuser avec. " . Angelo est un grand rêveur, c'est dans son caractère d'espérer sans relâche, au fond il n'arrivera jamais à l'idée que sa famille parfaite n'est qu'un tas de cailloux. Que du vent.

 

- Moi aussi je veux un violon, me susure Alec à l'oreille.

 

            Il était si proche que je put sentir le souffle chaud me caresser la nuque, une vague de frisson me sorti de ma torpeur. Je sens ses mains descendre jusqu'à mes fesses qu'il épouse parfaitement avec ses paumes, il se délecte de la vue je peux entendre son souffle déjà haletant. Je fonds littéralement, un pantin entre ses mains je ne proteste pas et profite de ses mains baladeuses de moins en moins timides.

 

- Matt ! Hurle mon frère

 

            Je repousse violemment Alec qui s'en va tomber sur le lit contre le mur, surpris il me regarde incrédule alors que Angelo déboule dans la chambre ne se doutant pas une seconde qu'il a failli nous surprendre.

 

- Matt ! Matt ! Maman a dit que j'allais avoir un professeur pour apprendre à jouer ! C'est bien hein !

- Oui géniale, dis je difficilement enthousiaste.

Il sort de la chambre le caisson à la main.

 

             Je ferme la porte, respire un grand coup, j'ai bien cru qu'il allait nous trouver l'un contre l'autre, Alec la main dans mon pantalon et moi gémissant comme une pénitente. En y réfléchissant l'image que je viens de m'auto-inspiré m'excite vraiment, rien que de voir le visage sérieux d'Alec me donne des frissons. Je me retourne un spasme me parcours mais je fais abstraction, le regard mauvais d'Alec refroidi toutes mes ardeurs.

 

- Quoi ?

- Rien. Il sort un join de son paquet.

- Te fou pas de moi ! Pourquoi tu tire cette gueule ?

- Rien putain !

- T'as tes règles ou quoi ? T'es vexé parce que je t'ai repoussé ? Mon frère aller rentrer dans la chambre c'est normal !

- Je m'en branle.

 

             Exacerbé par son comportement je me jette sur ma veste, je vais aller faire un tour ca va m'aère les neurones. Je claque la porte de ma chambre sans vraiment le faire exprès et descends les marches pour prendre une violente douche. Je n'avais pas remarquer qu'il s'était mis à pleuvoir et c'est pas une légère averse, ni quelques gouttes. C'est de la bonne grosse pluie d'été qui te trempe de la tête aux pieds en dix secondes. Je rentre chez encore plus énervé, il en fallait pas plus pour me faire bouillir le cerveau. Je serre les dents pour ne pas craquer et remontes les marches marquant chaque pas à chaque marches. J'ai vraiment la poisse.

            

- Tu sens le chien mouillé.

- LA FERME ! Je hurle

 

              Alec reste stoïque, je crois qu'au fond il jubile, le join au bec il recrache la fumée avec nonchalance. Je reprends mon souffle au bord de l'implosion, son visage si insensible me rend dingue ! Cette nonchalance ! Cette insolence ! Tout lui passe au dessus de la tête ! Les rares coups de colère ne sont que des pures caprices de gamins et ces sourires je ne les aperçois que lorsque je le baise ! PUTAIN DE BORDEL DE MERDE IL M'ÉNERVE ! IL...Il...il...

              Je lui saute dessus sans attendre une seconde de plus, lui arrache les lèvres dans un profond baiser, engouffre ma langue de sa bouche pour chercher la sienne, la caresse, l'enroule lui fait vivre un véritable tourbillon de saveur. Je plonge dans une chaleur intense et ne m'étonne pas de la buée qui recouvre déjà la vitre de ma chambre. Je lui déchire son t-shirt sauvagement ne lui laissant pas un instant pour respirer, je parcours son torse de baiser, je formes des cercles avec ma langue autour de ses mamelons dressés. Mes mains épousent ses formes parfaites, chaque courbe de son corps, chaque parcelle de peau. Je marque sa chair, je lui mordille le lobe de l'oreille joue avec ses lèvres, descends jusqu'à la clavicule que j'embrasse remontant jusqu'à sa pomme d'adam. Je déboutonne en même temps son pantalon, je plonge ma main dans son boxer le masturbant avec fougue. Il serre les dents et penche sa tête en arrière pendant que mordille sa peau. Ses mains plongent dans mes cheveux, se contact me fait frémir, il descends dans ma nuque et retire ma veste avec plus de sensualité et moins de brutalité.

            La tension redescend, je perds de ma voracité, Alec devient plus tendre que jamais, je ne le connaissais pas si tendre. Il enlève mon t-shirt et en profite pour embrasser mon torse, ses mains se planquent sur mon corps dénudé, remontent jusqu'à mon cou, s'engouffre dans mes cheveux. Il se redresse, les lèvres tendues, je m'approche pour l'embrasser langoureusement. 

            Assit en califourchon sur lui je laisse parler mon désir, nous retirons nos derniers habits, je le pousse contre le lit sans violence ni hâte. Ma fougue avait disparu et je me délectait de ces instant de pure plaisir et de passion. Je reviens sur lui l'embrassant à nouveau, le goût de ses lèvres me paraît nouveau à chaque baiser, je ne pourrai jamais le connaître par coeur alors logiquement je ne pourrai pas m'en lasser non plus. Je redresse son bassin dans la même foulée pour le plaquer contre mon érection. Il arque un sourire sournois et se déhanche sur moi pour m'enflammer d'avantage. Ses mains parcours mon torse et remonte jusqu'à mes lèvres, je lèche ses doigts avec sensualité, mimant une parfaite félation et capturant ainsi le regard envoûté d'Alec qui ne cie plus un battement de cils. Il se redresse pour se mettre au dessus de moi et se prépare lui même. Le voir se donner du plaisir seul est si plaisant que je commence à en avoir mal. Ca tardait trop, j'allais renverser la situation mais il me maintient contre le lit. Il se place au dessus de mon sexe tendu et s'empale lui même, les yeux fermés il fait face à la douceur et laisse  malgré lui échapper quelques gémissement. J'ai cessé de le fixe lorsque sa cavité si étroite englobe mon intimité, la sensation étroite est si jouissive. J'en perds presque mon orientation, c'est comme si je venais de fumer un gros join et que les effets m'apparaissent brutalement. Je plane c'est le mot. Un sourire de bien être s'étire sur mon visage alors qu'il entame des vas et viens d'abord sensuel et lent. J'approche mes mains de son bassin et accompagne ses vas et viens ne pouvant m'empêcher de le griffer sur ses fesses.

             Ses petits cris, le bruit de la chair contre la chair, son corps finement musclé et ses cheveux qui remuent au rythme de ses mouvements. Les joues rougies par la chaleur qui nous consume je profite de cet instant où des expressions de toute sorte traverse son visage. Je tend une main contre sa joue il vient plaquer la sienne contre la mienne et l'apporte jusqu'à sa bouche pour y déposer un simple baiser. En une fraction de seconde j'ai cru apercevoir de la tristesse mais elle s'évapore aussi tôt car il augmente la cadence et me fait cambrer l'échine sous le plaisir qu'il me donne. Il ne s'arrête plus, je me redresse jusqu'à lui le serrant contre moi. Nos cris se mêlent, nos timbres de voix ne se distinguent quasiment plus tant nous faisons qu'un, je ne pense plus à rien et jouis en lui dans un dernier râle.

           Je reprend difficilement mon souffle restant en lui quelques minutes, il a lâché la totalité de son poids sur mon épaule et ne bouge plus mise à part son dos qui se soulève au rythme de ses profondes respirations. La sueur goutte sur tout mon corps, rien n'est plus physique que de faire l'amour enfin...Je crois. J'ouvre les yeux, Alec reste contre moi alors que son souffle a repris une cadence normale, j'encercle ses épaules de mes bras pour le garder ainsi encore quelques micro-secondes avant qu'il ne se détache définitivement.

 

- J'ai une bosse sur la tête, souffle-t-il contre mon épaule

- Une bosse ?

- Je me suis taper la tête contre le mur tout à l'heure.

- Quand ?

- Quand tu m'as éjecté.

- Oh...Ne dis pas que c'est pour ça que tu boudais...

- Ok, je te le dirais pas.

 

               Je retiens un juron et un fou rire à la fois, j'arque un sourire sachant qu'il ne le verra pas et viens le caresser les cheveux lentement. C'est vraiment un sale gosse ce mec. Cinq minutes plus tard il se retire et laisses ma semence un peu partout sur mes draps, je soupire et jette mes draps par terre pour les changer. Je me retourne vers la porte fermée J'espère qu'Angelo ne nous a pas entendu, ce qui serai improbable vu ne nous nous retenions pas vraiment. Au pire il pensera que nous étions entrain de nous disputer...Mouais c'est ça, continuer de rêver mon petit Matt.

 

- C'est qui ça ? Demande Alec en regardant par la fenêtre

 

             Une voiture noire, berline, de marque étrangère était garée devant la maison. J'arque un sourcil.

 

- Je crois que c'est le docteur d'Angelo.

- Il a un problème.

- Non. C'est ma mère qui doit avoir besoin d'un check up si tu vois ce que je veux dire.

- Ah, gore.

- Comme tu dis.

- Je vais rentrer moi, on se retrouve ce soir. Dit il en enfilant ses fringues

- Au pub ?

- Ouais au pub. Pour commencer...

 

               Il s'approche rapidement m'attire par le cou pour m'embrasser avec voracité, il récupère ses chaussures et file comme un voleur. Je l'entends dire au revoir à ma mère qui doit se faire prendre dans la cuisine puisqu'elle ne lui répond pas. Je le regarde s'enfuir sous la pluie alors qu'il n'a qu'un t-shirt, j'ai presque envie de me foutre de sa gueule. Je le ferai ce soir.

              Je me dépêche de changer mes draps, je pars sous la douche et m'assoit dans un coin de la cabine, le dos plaqué contre le carrelage froid, laissant couler l'eau chaude sur mon corps.

____________________________________________________________________________________________

 

Suite sympathique j'ai pas trop eut envie de me relire cette fois ! Je suis fatiguée donc je vous poste ca pour l'instant.

Ce soir je dois écrire la suite d'Agora avant que Lilly ne m'embroche ! xD

 

Je vous fais à tout plein de bisous et espère que mes histoires continuent de vous plaire =)

BISOUS 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

Par Danouch - Publié dans : Down Syndrome - Communauté : Auteurs Sadiques
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Mardi 17 août 2 17 /08 /Août 23:03

                La peau frippée, engourdi, un mal de dos horrible. Je me suis endormi contre la paroie froide de la cabine de douche. Je me redresse, la bouche pâteuse je l'ouvre et la referme comme si je machais un chewing-gum bruyamment. J'ouvre les portière en plexi', la fumée épaisse dut à la chaleur s'est condensée sur le miroir mais je peux aisément imaginer ma tête. Je frotte mes cheveux brun avec une serviette le plus rapidement possible, jusqu'à me faire brûler le cuir chevelure et me débarasser de cette tache. Je jette la serviette dans le bac, suivit de celle que j'ai utilisé pour éponger mon corps.

                Quelle heure est il ? Je cherche ma montre au milieu de mon linge sale étendue sur le carrelage inondé, je la trouve entre mes chaussette et mon boxer. Huit heure. Je dois me dépécher. Je sors nu de la salle de bain pour courir jusqu'à ma chambre, je saute dans le premier boxer qui me passe sous la main. Baggie noir, t-shirt blanc, sweet noir. J'attrape ma veste et je sors de ma chambre les cheveux encore humides. Diesel est sur l'escalier, je me baisse pour lui caresser la nuque. Elle se frotte à moi et me jette presque un regard plein de tendresse, je ne peux m'empêcher de sourire. Je l'enjambe après quelques minutes de chatouille et continue jusqu'à arriver devant l'entrée. J'appuie sur la poignet de la porte blanche, le vent s'engouffre dans la maison et le bruit de la pluie tombant des goutières et frappant le pavé me réveille brusquement. J'avais oublié qu'il pleuvait, je remonte alors ma capuche sur mes oreilles. Je baille en pensant à mon lit un étage plus haut, j'ote cette idée de mon esprit avant de faire demi tour et de m'étouffer sous mes couettes. 

 

- Matt ! Tu ne dis plus au revoir ? Me sermonne ma mère en me voyant prêt à partir

 

                Les cheveux blond en bataille de ma mère font apparition, elle remet son chemisier correctement et se penche sur le miroir à côté du porte menteau. Elle reprend sa progression jusqu'à moi. Cette femme si fine et si insignifiante me parait tellement fragile sous mes yeux. Atteignant peut être le mètre soix-dix perché sur ses hauts talon, une taille de guèpe à faire jalouser les quarantenaires du voisinage. Si superficiel, si artificiel.

 

- Il est partit ? Je demande alors curieux

- Qui donc ?

Ton amant !

- Le médecin d'Angelo ?

- Euh oui ! J'avais oublié le dossier d'Angelo à l'hôpital il me l'a rammené !

 

               Je feins de comprendre sans la quitter des yeux, la jugeant déjà coupable de trahison sans même lui demander aucune explication. Je ne sais pas qu'elle plaisir cela lui procure de n'être que fausseté ! D'être malhonnête et si niaise mais c'est son problème après tout. Je ne doute pas que papa se prive de tel plaisir là où il est. Le mariage n'est décidemment qu'une succession d'hypocrisie et de mensonges.

 

- Ca ne va pas mon chéri ? Me demande-t-elle d'un air inquiet

- Ca va ! Dis je un peu trop agressivement

 

              Mais non ça ne va pas ... Et je ne sais pas pourquoi j'ai ce sentiment de mal être lorsqu'elle me regarde de la sorte. Je tente de me calmer et referme la porte derrière moi sans attendre son fameux baiser bruyant sur la joue. Le pluie frappe la capuche de ma veste, je marche tranquillement sans me soucier de l'eau qui s'écoule sur moi en cascade. J'ai cette faculté d'oublié tout ce qui me préoccuppait en quelques seconde, ça me permet de ne pas devenir dingue et ne plus penser à ce qui m'attends chez moi. Je me console en pensant brusquement à mon frère qui s'est surement endormi accrocher à son violon, finalement je ne l'envie pas, lui n'arrive pas à oublié tout ses sentiments qui l'oppressent et qu'il ne comprend pas puisqu'il ne peut pas s'échapper d'eux. J'en viens à la conclusion que je suis bien plus chanceux que lui mais je ne m'en sens pas coupable. Ca ne sert à rien de culpabiliser car c'est ainsi, Angelo ne m'en veut pas et c'est ce qui m'importe le plus au fond. Pourrait-il m'en vouloir ? Il est tellement gentil qu'il ne pourrait pas en vouloir à son bourreau. A-t-il un jour ressenti la colère ? Je ne crois pas, je crois que cette colère se transforme instantanément en tristesse, puis il se pose plein de questions et vient à la conclusion qu'il est le seul responsable. J'aimerai parfois le secouer un peu ! Faire jaillir la haine qu'il garde contre lui ! C'est si frustrant. Mes parents resteront à ses yeux, les personnes les plus importantes dans sa vie quoi qu'ils lui fassent.

              Je redresse le visage et remarque que je suis arrivé devant le petit pavillon d'Alec. La lumière est allumée mais il n'est toujours pas sorti. Je sors mon portable et l'appelle pour le faire sortir, une sonnerie, deux sonnerie, il ne répond pas. Je retente l'expérience mais j'échoue à nouveau, je monte alors les petites marches qui me sépare de la porte et appuie sur la sonette. Quelques secondes à suffit pour qu'on vienne m'ouvrir, une femme d'une quarantaine d'année m'ouvre la porte. Le visage rond et bourssoufflée, de grand yeux marron, un tablier par dessus une robe à fleur qui la veillit de dix ans. Elle ne sourit pas, me regarde intrigué, elle ne me connait pas.

 

- Bonsoir Madame, Alec est ici ? Je suis un ami.

- Alec est sorti.

- Merci. Au revoir.

 

               Elle referme la porte sans plus de politesse, décidement sa famille a l'air vraiment jovial ! Entre un père qui ne fait que gueuler lorsqu'il croise son fils et une mère aussi amicale qu'une sorcière, il est gâté ! Je souris d'amusement et descend les petites marches en faisant "clapouter" les flaques. Alec est sans doute déjà au Pub. Je presse le pas et grimace lorsque je sens l'eau pénétré mes chaussures ! Je dois vraiment me dépècher.

               Un quart d'heure après je suis enfin au centre ville et rentre dans le Art Pub en frissonnant. Art Liep est le propriétaire du Pub, un gars un peu déjanté, très extravagant, il pourrait venir juste en slip que ça ne choquerait personne. Aujourd'hui il a opté pour un style assez classe, à sa façon. Une costume en velour mauve avec une chemise de soie rouge, ses divers piercing et autre boucles d'oreilles sont noirs, ses cheveux coiffés en crète rouge à pic d'environ quinze centimètre. Il me salue rapidement lorsqu'il me voit quitter ma veste devant le vestiaire, je lui réponds d'un signe de la tête puis m'approche du bar.

 

- Hey Matt ! Comment va ?  

- Bien. Tu sais où sont passés les autres ?

- Toujours au même endroit, dit il en servant des verres aux clients accoudés au comptoire

- Ok.

 

                   Je me retourne et jette un bref regard dans la salle, pleine de monde, la musique en fond fait danser quelques uns mais c'est surtout les dicussions qui animent la soirée. Des gens de tout âge se regroupent ici avec tout de même un maximum d'adulte. Les jeunes préférant aller en boîte plutôt que de traîner dans un pub un samedi soir.  Nous on préfère boire un verre dans le coin plutôt que de dépenser trop de fric dans les boîte de nuit. Je me décide de bouger enfin et repère rapidement les quelques escaliers qui me conduisent à une autre partie de la pièce un plus élevé. Ils sont tous là, on occupe toute cette partie car nous sommes généralement une petite vingtaine à se retrouver ici, parfois moins. A en juger par le bruit et le nombre de verres et de bouteilles nous sommes assez nombreux. Art nous adore pour ça !

 

- MATT ! Cri quelques uns du groupe en me voyant

Dom est le premier à se lever pour m'entraîner avec lui.

- Alors t'en a mis du temps ! Il me cri dans les oreilles

 

                Je ris en cherchant une excuse stupide, je me retrouve au milieu de tout le monde à me faire charier parce que j'avoue m'être endormi sous la douche. Etrangement ce n'est qu'au centre de ses drogués, ivrognes et dévergondés de gamins que je me sens bien. Dom me donne un vers rempli à ras bord de vodka redbull que je bois lentement tout en écoutant les autres raconter le début de soirée. Barbara a dut rentrer parce que son père avait finit par découvrir qu'elle n'était pas chez une copine, Lucas, le beau blond au visages d'ange est parti avec deux canons sous les bras et il ne reviendra que plus tard dans la soirée. Alec et Marco sont partis chercher un peu de marchandise car ils n'en avaient pas assez à leur goût.

              Le regard de Dom noyé de l'alcool se retourne vers moi, un sourire hébété, il trinque avant de finir d'une gorgée le fond de son verre. Dom est tout le temps bourré en soirée, je ne crois pas l'avoir déjà vu sobre ailleurs qu'au lycée. Aussi banale que n'importe quel caucasien de base, il n'a rien de plus qu'un autre, il a juste cette faculté étonnante d'attiré naturellement la sympathie des autres. Il aime faire la fête entouré de tous ses potes ! Il est le premier concerné lorsqu'il y a des histoires au seins de son groupe, il cherchera par tous les moyens à arranger les choses détestant la mésentente et les tensions. Son frère Marco, agé de deux ans de plus que lui, est un peu plus taciturne, moins sociable sans pour autant être plus méchant. Juste plus discret, il fume depuis qu'il a treize ans et ne s'arrête pas une seconde, je ne crois pas l'avoir déjà sans une cigarette dans le bouche (ou un join). A ma gauche Will, le brun ténébreux de base, l'étalon latino qui n'est pas coureur de jupon contrairement à ce qu'on pourrait croire. Casiment marier avec la fameuse Barbara, ils sont ensemble depuis quatre ans sans jamais se lasser l'un de l'autre. Un couple idéal et qui fait beaucoup d'envieux et de jalouses. Barbara et Will aussi beau l'un que l'autre.

               Will fronce les sourcils alors qu'il se rend compte qu'il n'a plus de cigarette, amicalement je lui tend le paquet que j'ai piqué à ma mère.

 

- Merci Matt. Comment va ton frère ?

- Mieux je crois. Ma mère a décidé de lui acheter un violon pour le calmer, mais je ne pense pas que ça soit un caprice. Il semble posséder quand il voit son violon. 

- Tant mieux alors ! Sourit Will en recrachant sa fumée, c'est cool d'avoir une passion.

- C'est ce que je me dis.

J'allume une cigarette à mon tour.

- Et toi ça va ?

- Faut bien. Bab's m'a présenté à son père, je te dis pas l'ambiance. J'ai cru qu'il voulait me crucifié sur place, sa mère en revanche était tellement heureuse qu'elle voulait que je reste dormir ! Incroyable ! J'ai senti la foudre venant du père s'abattre sur moi.

J'explose de rire en imaginant le vieux entrain de fusiller le pauvre Will.

- Ris pas merde ! C'était trop stressant ! J'ai encore la chair de poule ! Je suis sûr qu'il cache des flingues chez lui !

On rit de plus belle à deux lorsque Marco et Alec reviennent de leurs amplettes. 

- Hey ! Enfin de retour ? Demande Dom 

- Je te raconte pas comment il flotte dehors ! Se plaint Marco

- Heureusement que je t'ai prêté ma veste abruti !

Marco lui tire une grimace expressive.

- Vous en avez prit assez ? Demande Will

- Ouais je suppose. Réponds nonchalement Marco

- Poses ton cul Alec tu me fais mal d'être debout comme ça tout trempé ! Lui dit Dom

Dégoulinant de la tête au pieds, j'ai l'impression, qu'il va s'effondrer lorsqu'il se laisse tomber sur le siège.

- Et les gars, on finit la soirée chez moi ? Propose Will.

- Ah bonne idée ça fait longtemps que j'ai pas vu ta maman, sourit espièglement Dom

 

             Will s'enflamme instantanément, nous savons tous que sa mère n'a que trente cinq ans, encore très belle et plutôt bien foutue elle en fait baver plus d'un parmi les copains de se pauvre Will. Autant dire que ça le rend malade, raison de plus pour ne surtout pas présenter la mienne. Quelqu'uns pour arriver à leurs fins, ça me ferai chier de croiser un copain sortant de la chambre de mes parents. J'en ai des hauts le coeur.

 

- Ma mère est pas là bouffon va ! S'exclame Will

- Bon bah on y va, Art aime pas trop qu'on traîne ici avec "ça" sur nous.

- Ouais on se tire !

Dom récupère la dernière bouteille, je finis mon verre.

 

               Au moment de me lever je croise le regard d'Alec, je prends un coup jus qui me fais frissonner l'échine. J'approche et le frôle attentionnellement pour attirer son attention et je jubile intérieurement de voir qu'il me suit du regard jusqu'au vestiaire. Will, Dom, Marco, Alec et moi prenons nos vestes laissant le reste du groupe derrière nous. Je salue Art avant de sortir, il nous fait un signe de la tête avec un grand sourire. Nous affrontons difficilement la pluie, Dom tangue mort de rire et cours en faisant quelques zig zag, Will se précipite jusqu'à sa voiture, nous grimpons tous dedans les uns après les autres sans nous poser la question de savoir qui sera devant.

               Au final c'est moi qui suit à la place de co-conducteur, Alec est derrière le conducteur, Dom à la place du mort et Marco derrière moi. Will démarre rapidement.

 

- Tout le monde met sa ceinture ! Dit il en actionnant les essuie glace

Il vérifie que personne de vient de droite et s'engage dans le rue inondée. 

 

               La nuit est rapidement tombée avec ces gros nuages noirs, aucun rayon de soleil à partir de neuf heures du soir, il était déjà plus de dix heures quand nous sommes arrivés chez Will. Heureusement que sa mère n'était pas là finalement vu le bordel qu'on faisait. On retire tous nos chaussures à l'entrée, Dom se précipite dans le salon pour se coucher sur les canapé et entamer la bouteille pleine du Art Pub qui nous restait. Will est allé chercher des verres et un bout de carton pour Marco qui allait rouler ses joins.

                Je m'assois sur un des gros fauteuil en cuir, un verre à la main je l'avale d'une traite pour en prendre un autre. Vodka pur avec beaucoup de glaçon. Alec allume le premier join, la fumée est si épaisse qu'elle me fait plisser des yeux. Will toussote et rit en même temps. La soirée se déroule dans la même ambiance jusqu'à deux heures du matin, on parle de rien et de tout, de sexe, d'argent, du lycée, pas une seule fois d'avenir. On parle des parents et de ce qu'on ferai si on avait des millions à dépenser. On boit, on fume, le mélange fait très vite effet et je me sens totalement en fusion avec ce fauteuil, j'arrive même plus à me lever pour aller au toilette. Alec enchaîne join sur join sans pour autant que l'effet se voit sur lui. Dom parle sans articuler transformant ses mots en un son inaudible, personne n'y prête attention puique ça n'a sans doute aucun sens. 

                Je commence à me perdre dans mes pensées, regardant le plafond, je pense à Angelo qui dort paisiblement qui ne se doute pas une seconde de ce que je peux bien faire comme connerie. Des conneries qu'il n'aura jamais idée de faire, pour lui il n'y a plus que son violon, ça deviendra sa passion, sa vie et même si il n'a aucun talent, même si le son qu'il en fera sortir ne sera qu'un grincement insupportable il aimera ça. Une passion, voilà ce qu'il lui fallait. Une passion...Je tourne le visage regardant Alec fumant tranquillement dans le silence, il baisse lentement les yeux planant au milieu de son nuage mal odorant, ses yeux rougis par la drogue me fixe avec une intensité déconcertante. Je ne sais pas si c'est dut à la drogue ou si c'est voulu mais c'est destabilisant. 

                  Une passion...

 

- Je vais pisser les gars, dis je en m'arrachant du fauteuil

Personne ne réagit.

 

                   Je traverse le couloir qui mène aux toilettes et m'enferme en titubant, je me laisse glisser le long de la porte ne tenant plus sur mes jambes. J'ai tellement chaud que je sens mon corps tout endormi c'est une sensation affreuse, j'ai l'impression de me sentir partir sans réussir à me réveiller. Qu'est-ce que je fais dans ce chiote ? Je ferme les yeux ayant encore la douce sensation qui me procure le regard d'Alec.

 

- Une passion..., je répète

 

                   Je me secoue et réussi à me redresser en m'appuyant sur la cuvette, j'ouvre la porte et manque un arrête cardiaque en voyant Alec devant la porte.

 

- Putain Alec ! J'ai cru que j'allais crever !

Il se jette brusquement sur moi et me plaque contre la porte, sa bouche rentre en contact violemment avec la mienne.

 

                     Tout mon corps reprend vie lorsque je sens sa langue se mêler à la mienne, je ne sais pas décrire quel sentiment cela me procure. Malgré tout, je le repousse, réalisant où nous sommes.

 

- Arrêtes t'as trop fumé ! Les gars sont pas loin, évites.

- Et alors ?

Je ris et le repousse gentiment.

- Alors tu vas devoir attendre...

 

                      Je m'écarte assez content, je n'arrive pas à mettre des mots sur cette relation étrange que nous avons. Nous ne sommes ni un couple, ni des amis très proche mais rien que de le voir sourire me donne envie de sourire à mon tour. C'est quelque chose qui ne s'explique pas et que les autres ne comprendront pas.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Par Danouch - Publié dans : Down Syndrome - Communauté : Auteurs Sadiques
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Mardi 12 octobre 2 12 /10 /Oct 10:29

              Si je pouvais donner un titre à cet instant je l'aurai appelé : « l'avenir ».

 

              Angelo attendait impatient dans le salon, ses allées et retours me faisaient mal au crâne, ses petites lèvres se trémoussaient nerveusement comme si il voulait dire quelque chose mais qu'il n'y arrivait pas ou qu'il ne trouvait pas ses mots. Ma mère venait sans cesse lui réajuster sa chemise blanche, j'avais l'impression de recevoir le pape en personne. C'est rien de plus qu'un professeur de piano, arrogant, vieux et riche. Monsieur Clairy, rien de plus irlandais. Très vite leurs nervosité allait m'atteindre et me voilà au bout de quelques minutes à me triturer les doigts. Ils allaient me rendre dingue, sentant déjà le stresse m'envahir, je me lève d'un bon les faisant sursauter.

Sans plus de détails je cours presque jusqu'à l'escalier pour m'enfermer dans ma chambre lorsque enfin Monsieur Clairy décide de se manifester. J'entends les murmure de ma mère " C'est lui ! C'est lui ! ", je me trouve juste devant la porte d'entrer, alors qu'on vient de sonner, je jette un regard derrière moi, ma mère me fait le signe de me dépêcher d'ouvrir. Je soupire d'agacement, Clairy me saoul déjà alors que je ne lui ai pas encore parler.

 

- Bonjour jeune homme.

L'apparition du vieil ne m'a même pas étonné le crâne dégarni, un faux air de savant fou. Je m'attendais au pire.

- Bonjour.

- J'ai un paquet.

Fausse alerte. Ce n'est que le livreur.

- Ok. Maman !

 

             Je laisse ma mère s'en charger, je reprend donc mon idée de départ et monte dans ma chambre. Une fois à l'intérieur, je m'enferme et m'allonger sur mon lit épuiser par cette agitation, les effets de la veille ne se sont pas encore totalement dissiper, j'ai l'impression que mon corps est devenu du coton, je suis un peu de mauvaise humeur cause de cette sensation désagréable. De plus...Alec ne m'a toujours pas appelé.

               J'attrape mon coussin pour me cacher le visage, j’étouffe un cri de rage, je ne pensais pas que d'avoir aucune nouvelle d'Alec me ferai autant chier ! Habituellement il m'envoie toujours un message, pour me réveiller tôt le matin, pour m'emmerder bien sûr, mais pas aujourd'hui. Je n'ai aucune nouvelle depuis hier soir et ça m‘énerve ! Je ne peux même pas l'appeler moi même, à cause de ma stupide fierté mais aussi parce que j'aimais ce petit rituel.

 

- MATTEUS !!!

La voix douce de ma mère.

 

            Je jette le coussin et bondit de mon lit, je dévale les escaliers, les dents serrés prêt à déverser ma frustration matinale sur elle.

 

- JE SUIS PAS TON CHIEN T'ES AU COURANT ?!

- Matteus, je te présente Daniel Clairy. Le professeur de musique d'Angelo.

 

                 Où était passer le vieux Clairy, complètement sénile et imbus de lui même, à l'accent bourgeois ? Je ne devais pas avoir complètement décuver en réalité car en face de moi se tenait un homme qui n'avait rien du petit papi que je me faisais une joie d‘imaginer.

 

- Heureux de vous connaître Matteus, votre mère m'a dit que vous vous entendiez extrêmement bien avec Angelo. J'aurai sans doute besoin de votre aide par la suite.

 

                    Je ne savais plus quoi dire, j'étais littéralement sur le cul. Lorsqu'il souriait ainsi, ses pommettes devenaient saillantes et lui donnaient un air presque amicale tout en étant fourbe. Je lui tend ma main maladroitement, j'essaye de rester neutre, je ne montre pas ma surprise.

 

- Daniel étudie à Londres depuis quelques années ! Lorsqu'il a le temps il donne également des cours.

- J'aimerai devenir un professeur à temps plein. Dit il le regard charmeur

Ma mère est tombée sous le charme de l'anglais en quelques secondes. Je hais la voir glousser comme une poule.

- Maman, où est Angelo ? Je demande inquiet

- Il est partit chercher son violon dans sa chambre, dit elle sans me regarder

 

                   Elle était obnubilé par le "beau Daniel". Si cette attention particulière le gênait, il n'en montrait aucun signe, il répondait avec le même sourire amical qu'il avait agrafé sur son visage. Ses yeux bleus rieurs ne se voyaient presque plus lorsqu'il souriait de la sorte, ses cheveux châtain était habilement coiffé de façon à faire négliger et séduisant à la fois. Sa fine barbe de trois jours le vieillissait de quelques années mais il ne devait pas avoir pas plus de vingt-six ans.

On ne pouvait nier qu'il savait y faire pour charmer les femmes. Personnellement il ne m'inspire pas confiance, son air de gentil monsieur parfait me donne la nausée, je ne sais pas si c'est dut à mon instinct ou si c'est juste parce que je suis de mauvaise humeur.

 

- Ah tu l'as enfin trouvé ? S'exclame Daniel Clairy en regardant par dessus mon épaule

 

                 Angelo se tenait juste derrière moi, il semblait se cacher le violon contre sa poitrine. Daniel se penche légèrement : il devait dépasser mon frère de trente centimètres au moins. </p>

 

- Tu es prêt ? Il lui demande d'une voix qui se voulait rassurante

Angelo hoche la tête rapidement.

- Je vous laisse le salon ! S'écrie ma mère je dois aller faire quelques courses ! Soyez sage !

 

           Elle attrape son sac, lance un dernier signe au professeur, elle n'oublie bien évidemment pas mon baiser bruyant et s'enfuit. Elle n'a jamais été aussi rapide. Je reporte à nouveau mon attention sur Daniel Clairy et Angelo. Celui ci semble vouloir d'abord instaurer un dialogue entre mon frère et lui avant même de commencer. Peine perdu, Angelo est plus timide qu'une jeune pucelle devant son prince charmant.

 

- Vous devriez lui jouer un morceau.

Le sourire avait disparu, Daniel relève la tête avec un certain dédain.

- Ecouter un morceau de violon le détend, il verrait ainsi de quoi vous êtes capable.

 

            Daniel Clairy, le tombeur de ces dames, me regardait comme si j'étais un insecte insignifiant et que je parlais une autre langue. J'ai presque envie de le secouer pour le réveiller mais il comprend vite, il sort le magnifique violon noir de son étui pour jouer un morceau. Il s'arrête un instant, fouille dans ses souvenirs pour choisir celui qui fera de lui, le héros d'Angelo

 

                 La première note retentit si violemment qu'elle me fait sursauter, les yeux grand ouvert je fixais l'air concentré de Daniel qui jouait à la perfection. Je ne m'y connais pas en musique, j'ai jamais eut envie d'apprendre à jouer d'un instrument et ne parlons pas de ma voix. Malgré ça, je ne pense pas me tromper en disant que ce Daniel a du talent. Je n'ai qu'à me fier au visage perplexe d'Angelo, totalement hypnotisé, comme à chaque fois qu'il entend une chanson classique. Ce fut le coup de grâce pour lui, un violoniste en personne lui faisait une prestation rien que pour lui. Juste pour qu'il n'est aucun doute quant aux qualités du professeur Daniel Clairy.

                    La tirade symphonique s'arrête lentement mais mon frère et moi restons suspendus à ses doigts. Aucun mots ne pouvaient sortir de ma bouche, aucune phrase, j’aurai aimé sortir quelque chose de sarcastique comme à mon habitude mais il n’en est rien.

 

- Alors on commence Angelo ? Dit il joyeusement

Angelo acquiesce désireux d’en apprendre plus.

 

               J’aurai adoré assisté à son premier cours mais je n’en avais pas le cœur, voir mon frère tombé dans les filets du professeur, admiré quelqu’un d’autre que moi me rendait presque malade de jalousie. Je me sentais si ridicule que je n’avais qu’une envie : partir.

                Je le fais. Alors qu’il présentait les différentes notes je me suis éclipsé loin du salon, je ne savais pas quoi faire alors je suis sorti la tête au ras du sol sous les yeux étonnés de notre chienne.

                 Le soleil était enfin revenu, la pluie avait séché mais malheureusement quelques nuages subsistaient sans parler de ceux qui planaient au dessus de ma tête. Décidemment c’était une sale journée. Je repense à Daniel Clairy et son arrogance, cette façon qu’il a de prendre de haut. J’aurai mille fois préféré un vieux aristocrate qui voit à peine le bout de son nez.

                   Alors que je continue ma route dans une direction inconnue je me rend compte que ce professeur de musique me perturbe plus qu’il ne le devrait ce qui m’énerve d’avantage, j’ai une envie furieuse de crier. Je sors mon téléphone de ma poche constatant avec déception que Alec n’a toujours pas dénié m’appeler ! Je me décide enfin à l’appeler moi-même.

 

- Allô ?

- Alec ?

- Ouais.

- C’est Matt.

- Je sais.

Ah ouais tu sais ! Alors pourquoi tu m’appelles pas ! BOUFFON !

- Qu’est-ce que tu fais ?

- Rien. Je glande.

- T’es chez toi.

- Ouais.

- Ok.

Je vais pour raccrocher lorsque j’entends Alec crié brusquement.

- Matt ! Ne viens pas…J’ai pas trop envie de sortir là.

- Hein ? Tu me fais quoi là ? Demandais je soupçonneux

- Rien. Je me sens pas bien. Je préfère rester au lit aujourd’hui.

- Comment ça t’es pas bien ?

Je commence à paniquer malgré moi.

- La gueule de bois, tu comprends ?

Sa voix me paraissait si lointaine, j’avais le sentiment qu’il mentait.

- Alec…Qu’est-ce qu’il y a ? Je demande sérieusement.

- T’inquiètes pas, j’ai juste mal à la tête. On se voit demain au lycée. Ciao.

 

                  Il raccroche sans attendre, je reste la bouche légèrement entrouverte, le cœur battant la chamade en m’imaginant tout et n’importe quoi. J’avais une goût amer dans la bouche, ma mauvaise humeur en avait prit un coup, cette fois ce n’était plus drôle. Je m’inquiétais à mesure que le temps passait, cloué sur place au milieu d’une ruelle déserte.

                 Je sentais qu’Alec n’était pas dans son état normal, il insistait pour que je ne vienne pas mais je ne savais pas pourquoi. Il était distant presque craintif, de quoi avait il peur ? J’angoissais réellement et je ne pouvais pas me résoudre à rentrer chez moi en tournant la page. J’avais besoin de le voir, il fallait que je le vois…

                 J’ai accéléré le pas pour aller le rejoindre jusqu’à finir par courir en priant pour que ça ne soit que le fruit de mon imagination. Je courrais de plus en plus en vite, une fois que je suis arrivé au bout de sa rue je ne me suis jamais senti aussi mal, c’était comme si je l’avais entendu crier. Je n’ai jamais couru aussi vite.

                 Arrivé sur le pas de porte j’ai repris mon souffle quelques minutes avant de sonner à sa porte, c’est à nouveau sa mère qui est venu m’ouvrir. Son regard était toujours aussi perçant, elle ne se souvenait pas de moi à l’évidence.

 

- Je pourrais voir Alec ?

 

                Elle me regarde de haut en bas et tourne les talons pour hurler le nom de son fils, elle ouvre la porte d’avantage et m’invite à rentrer mais j’avais bien compris que je ne devais pas bouger de l’entrer. Elle me laisse seul pour aller à nouveau tricoter devant la télé. Des bruits de pas venant du couloir me réveillent. Alec débouche du corridor en ouvrant la porte avec nonchalance, à ma vue il est tétanisé et n’ose plus faire un pas.

                Les bras m’en tombent. Aucun de nous n’ose prononcer la moindre parole, son visage, ses yeux…Seigneur.

Il se retourne laissant la porte ouverte pour que je le suive, je ferme derrière moi et le rejoins jusqu’à sa chambre que je découvre pour la première fois. A vrai dire j’aurai détaillé cette pièce si je n’étais pas complètement sous le choc. Son visage était boursoufflé, ses yeux gonflés, sa lèvre inférieur avait doublé de volume, l’arcade était encore rouge de sang. Sans parler du cocard qu’il avait à l’œil gauche. Les bleus sur le cou me laissaient sans voix. Je ne sais même pas comment j’ai pu le reconnaître.

 

- Qu’est-ce…, ma voix s’est terré au fond de ma gorge.

Je ne savais pas quoi dire, ni comment réagir. Ce qui était certain c’est que quelque chose bouillonnait en moi.

- Je ne voulais pas que tu viennes…Tu n’aurai jamais dut venir…

Sa voix sourde était trop légère, trop inhabituelle.

- Alec…

- Ne te mêles pas de ça et rentre chez toi Matt.

- Qui t’as fait ça ?

Je n’arrivais même pas à m’énerver, ma gorge était si serrée que j’articulais à peine. Etrangement j’avais une envie furieuse de pleurer.

- Rien. Une bagarre de merde. Oublies ça et rentres chez toi.

 

             Furieux qu’il me tourne ainsi le dos, je l’ai forcé à se retourner. Son regard m’a transpercé, je pouvais y lire rancœur et peine. Des émotions si rare pour Alec, il était sans cesse dans la Lune à ne penser qu’à lui, insouciant et solitaire. Mon être entier tombait en morceau, pourquoi me rejette-il ? Je ne veux pas partir ! J’ai besoin de le voir…

Sans dire un mot de plus, je l’oblige à se terrer dans mes bras, il n’oppose aucune réticence et au contraire, il se laisse presque tomber au cœur de mon étreinte. J’enlace la chance de pouvoir le garder ainsi sans qu’il n’y est de sexe, sans qu’il n’y est de passion. Je veux juste le serrer et étouffer sa douleur.

 

- Qui à fait ça ? Je demande à nouveau

Il reste muet et me serre un peu plus contre lui.

- ALEC !!

La voix de son père résonne dans toute maison comme celle du Diable.

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Voilà une suite que je publie depuis la Fac XD, la prochaine fois je vous met plein de suite d'Agora et enfin la dernière avant la prochaine ! BISOUS

 

Par Danouch - Publié dans : Down Syndrome - Communauté : Auteurs Sadiques
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Jeudi 10 mars 4 10 /03 /Mars 09:19

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                A la minute où sa voix avait retentit dans toute la maison j’ai toute de suite compris qu’il était le coupable. Le père d’Alec avait battu son propre fils. J’avais du mal à avaler cette idée et pourtant c’était évident ! Mon cœur s’emballe à nouveau et je m’écarte d’Alec pour planter mes yeux dans ce qui restaient des siens. Il semble paniquer légèrement en me regardant, ses yeux tentaient de s’ouvrir mais ils étaient trop gonflés, sa lèvre endoloris remuait. Il allait me dire quelque chose quand la voix grave de son père s’est brusquement approcher de la porte de sa chambre.

 

- Alec ? Demande-t-il en ouvrant la porte

 

                Les cheveux poivre et sel, un corps assez bien entretenu pour un homme de cinquante ans, ses yeux bleu clair sont encadrer par d’épais sourcils noirs. Des mains de travailleur sans nul de doute, des mains puissantes que je n’arrive pas à quitter des yeux. Des mains d’ogre cramponnent à la porte pendant que son regard de cinglé me détaille quelque peu étonné.

 

- Bonjour, je m’exclame avec le sourire

- Bonjour…, dit il d’un ton plus éteint

- Je suis Matt, un ami d’Alec.

 

                J’essaye de détendre l’atmosphère avec un sourire amicale mais son père ne semble pas être dupe puis soudainement il se détend et me rend un sourire. Il ouvre complètement la porte et me tend sa main.

 

- Heureux de te rencontrer Matt.

 

                Je fixe à nouveau cette main horriblement grosse, elle me dégoute, je ne veux pas la serrer. Je ne veux pas la toucher mais je le fais quand même.

 

- Je ne savais pas que Alec fréquentait des gens aussi poli que toi ! Je suis agréablement surpris. Continue dans cette voie Alec, tu me décevras moins.

 

                Sur cette note joyeuse il referme la porte, mon sourire hypocrite s’efface immédiatement à la minute où la porte a claqué. Alec tombe littéralement au sol, adossé au sommier du lit, il soupire bruyamment. Je me retourne pour m’accroupir devant lui.

 

- C’est lui qui t’as fait ça ?

- Hein ? Mais non ! Dit il en arquant un sourcil, je veux bien t’accorder qu’il est cinglé mais de là à me frapper. Il ferai jamais ça…

- Alors dis moi !

- Je ne sais pas Matt ! OK ! Je sais pas ! Quand je suis rentré hier un groupe de mecs m’a chopé et m’a tabassé au beau milieu de la rue !

- Ils ont dit quelque chose ?

- Rien.

- Ils t’ont volé quelque chose ?

- Non.

 

                Je ne vois pas qui pourrait en vouloir à Alec de cette manière mise à part son père qui le dénigre et le méprise sans cesse. A ses yeux Alec n’est qu’un drogué. Etant assez discret il n’est pas du genre à attirer des ennuis surtout que les gars du lycée apprécie généralement la compagnie d’Alec. Je me demande si ça concerne ces fournisseurs.

 

- T’as payé tes conso au moins ?

Alec me lance un regard foudroyant.

- Tu vas pas t’y mettre aussi.

- Ok. Je me renseigne c’est tout.

- Ecoutes oublie ça Matt ! J’étais là où il fallait pas !

 

                C’était la première fois que je voyais Alec autant s’emporter, que ça soit contre moi ou contre les autres il a toujours réussi à garder son calme, à vrai dire je le voyais très mal paniqué ou encore furieux. Je remarque que je le connais mal, au fond Alec arrive simplement très bien à cacher ses sentiments. Il est resté immobile sur le sol, la tête entre ses mains, je l’entends marmonner quelque chose mais c’est incompréhensible.

                Je regarde autour de moi, même si il désire que je parte je n’en ferai rien, je ne veux pas le laisser seul. Pas dans cet état. Je m’approche lentement et m’assied à ses côtés, je me colle à lui sans aucune gêne et sans hésiter.

 

- Le prof d’Angelo est arrivé aujourd’hui. Il s’appelle Daniel Clairy, c’est une sorte d’anglais croisé irlandais. Je pensais qu’on aurait le droit à un vieux chauve mais c’est tout le contraire, il est jeune et beau, tu devrais le voir sourire à ma mère ! La pauvre elle en pouvait plus. A peine elle est partie qu’il est devenu arrogant et hautain, j’avais trop envie de lui faire avaler son violon à ce putain rosbif ! Je peux pas le voir ce mec.

 

                Alec étouffe un début de rire, il redresse son visage et me fixe un sourire tendre sur ses joues. Le genre de sourire qui vous touche et qui vous fait rougir, le sourire que ne fait jamais Alec. Je suis totalement désemparé.

 

- Je vois que tu t’es fait un nouvel ami, dit il farfouillant dans ses poches.

- Je pouvais pas rester avec eux, il m’énerve beaucoup trop.

- Donc tu as laissé ton petit frère avec un inconnu ?

Alec prend une cigarette dans son paquet, il l’attire à sa bouche et l’allume. Il tire une grande bouffée et recrache la fumée en penche légèrement la tête vers moi, il attend ma réponse.

- Je veux pas y retourner. Dis je sous le nuage de tabac

- Tu as peur ?

- Nan ! Je…

 

                Comment lui dire que je ne veux pas être seul ? Que c’est avec lui que j’ai envie d’être ? Ca serait avoué quelque chose d’impossible. Alec se lève et tapote ses fesses pour en enlever la poussière, il regarde par la fenêtre avant de prendre son veston. Il va sortir.

 

- Attends moi dehors. Dit il en mettant ses chaussures.

J’arque un sourcils.

- On va où ? Je lui demande intrigué

- Chez toi.

- Tu t’invites maintenant ?

 

                Il ne me répond pas et fait un geste vers la porte, j’abdique et sort avant lui, je m’arrête sur l’entrée mais je n’ai croisé personne, ses parents sont sans doute dans le salon. Je sors et l’attend devant le petit portail. La rue est déserte mais je peux entendre des voix d’enfant, il doit y avoir un parc pas très loin d’ici. La voix du père d’Alec me sort de mon ennui, il hurle encore. Alec sort et claque la porte sans y prêter attention. Il me rejoint rapidement, la clope toujours à la bouche. Les mains dans les poches on marche tranquillement sans se presser.

                Je ne peux pas m’empêcher de le dévisager, à sa place je ne serai pas sorti de chez moi et c’est sans doute ce qu’il voulait faire non pas par honte mais il ne voulait pas subir les questions de tous les gars qu’il croise. Il ne se soucis pas du regard des gens mais il n’aime pas attirer l’attention.

                Alec ne me dit rien sur mon comportement mais je sens que ça l’agace alors je fais un effort pour arrêter de le scruter, cependant je me pose beaucoup de question sur son agression. Ce qui est sûr c’est que ce n’est pas une coïncidence.

 

                Nous apercevons le portail, quand je suis parti je n’ai pas fait attention à la voiture de l’anglais, c’est une berline asiatique. Pour un professeur de music il ne semble pas démuni, je devais m’y attendre ma mère ne choisi jamais n’importe quoi. C’est sans doute une de ses rares qualité. J’ouvre la porte, Alec me suit de près, le son du violon me parvient aux oreilles. Daniel Clairy doit encore faire son malin ! Décidément ce mec n’est que prétention.

                 Je m’approche du salon, je remarque le professeur assit sur l’accoudoir du fauteuil. J’écarquille les yeux quand je comprends que n’est pas un CD, je crois que la Terre a réellement arrêter de tourner, il n’y a plus que les cordes qui résonnent dans mon esprit, il n’y a plus qu’Angelo et son violon dans les bras plongé dans son monde à lui. Le visage serein, les yeux clos, une sensation de douceur qui se dégage de lui.

 

- Incroyable, murmure Clairy

 

                En nous voyant Angelo arrête de jouer, ses gestes redeviennent maladroit. Il rougit violemment, je suis sur le cul.

 

- Ferme la bouche Matt, me dit Alec.

Je m’exécute un peu gêné.

- En si peu de temps ? Dis je du bout des lèvres

- Faux, s’exclame Clairy, il m’a demandé si il pouvait essayer quelque chose. Il a juste écouté quelques fois une ballade sur un CD puis il a reproduit la musique.

- Comme ça ?

- Comme ça.

 

                Nous restons tous silencieux, je vois que cela gêne de plus en plus Angelo qui commence à se tortiller dans tous les sens. Alec fixe Angelo et ne semble pas surpris comparé à mon visage effaré ainsi qu’au sourcils froncés de Daniel Clairy. Angelo serai donc un génie ? Un virtuose ? Ca serai un don chez lui ?

 

- Où as-tu appris ça Angelo ? Je lui demande

Il hausse les épaules, la tête rentrée dans ses épaules.

- Dis le moi.

- Etes vous stupide ou vous le faites exprès ? Je viens de vous dire qu’il a fait ça sans aucune préparation, vous me prenez pour un débutant ? Je l’aurai remarqué si il avait apprit ce qu’il vient de faire. Je vous assure que c’est inné.

 

                Daniel Clairy m’assassine presque du regard, cette fois il n’est plus arrogant mais insolant, cependant je dois lui faire confiance après tout je n’y connais rien. J’ai du mal à croire que depuis tout ce temps Angelo était un prodige, j’ai du mal à croire que malgré sa maladie il puisse faire des choses aussi extraordinaire.

 

- Tu veux bien m’en faire une pour moi ? Je lui demande alors désireux de le voir à l’œuvre

Il hausse les épaules et ne me répond pas.

- Celle que tu veux. J’insiste alors.

Il relève les yeux et fixe Alec avant de les rebaisser.

 

                Il s’en va mettre un CD dans la chaine et revient à sa place, nous écoutons une mélodie merveilleuse pendant quelque minute, puis elle repasse en boucle pendant un quart d’heure. Je crois que je pourrai la chantonner maintenant qu’elle m’est rentrée dans la tête à force, j’ai presque envie de la siffler. Angelo redresse son violon, le place comme lui a apprit Clairy, il ferme les yeux. Il attend quelques minutes, c’est insoutenable, je déglutis.

 

- Vas y, murmure Clairy

 

                Le grincement de la première note me fait vibrer de la tête au pieds, je sens l’onde se propager sur tout mon corps, une véritable vague de frisson. Angelo se laisse porter lentement par la mélodie et c’est exactement ce qui me trotte dans la tête. La même, parfaitement la même. Je suis totalement stupéfait, c’est un génie. Un vrai prodige. J’arrive pas à en croire mes yeux.

 

- Fermes la bouche Alec, dis je sans quitter des yeux mon frère. 

 

                La musique continue, il est si serein que ça en est troublant. Je ne peux lui demander de s’arrêter, Clairy semble du même avis je peux le voir dans ses yeux.

                Jusqu’à aujourd’hui Angelo a été aux yeux de tous l’enfant maudit de la famille, il a cette maladie qui l’emprisonne et qui l’empêche de vivre comme le commun des mortels. Chaque jour, ma mère jetait sur lui un regard plein de pitié ou alors elle tentait de ne pas le voir, de le traiter comme les autres mais il ne l’est pas. Mon père était le plus souvent possible absent, il ne parle pas beaucoup de nature mais quand il s’agit d’Angelo c’est encore pire. Il ne demande jamais de nouvelle. C’est pas comme si on le connaissait vraiment, de mon point de vu ce n’est qu’un détail, mais pour Angelo c’est une honte. Il l’a toujours pris pour lui, comme si il avait fait fuir son père, que tout était de sa faute. Je pense qu’il comprend beaucoup de chose malgré son handicape, peut être même plus que tous les autres. Je crois qu’Angelo n’est pas du tout comme nous, et aujourd’hui, il me l’a prouvé.

                Il finit sa musique et ouvre les yeux lentement comme si il sortait d’un long sommeil. Aucun de nous n’ose dire quoi que ce soit, je crois que cette situation commence à le gêner puisqu’il se tortille à nouveau sur place. Daniel Clairy est le premier à réagir et bondit sur mon frère avec un sourire jusqu’au oreille, son visage s’est brusquement illuminé comme celui d’un enfant devant son cadeau de noël.

 

- C’est incroyable Angelo ! C’est réellement incroyable ! Tu dois absolument faire une demande pour rentrer dans un conservatoire !

Angelo semble paniqué.

- Calmez vous ! Vous ne voyez pas que vous l’effrayez !  

Daniel se retourne vers moi et lâche Angelo, il se racle la gorge et recule de quelque pas.

- Je m’excuse Angelo, je me suis légèrement emballé, s’excuse Clairy, la leçon est terminé de toute façon. J’aimerai attendre votre mère si ça ne vous dérange pas.

J’hausse les épaules et m’approche d’Angelo, je l’attire vers moi par le cou pour que ces yeux rencontrent les miens.

- Ca va ? Je lui demande

- Oui.

 

                Je le lâche mais continue de le fixer. La discussion de ce soir risque de changer la vie d’Angelo, j’espère qu’il ne ressent aucune pression, pour lui le violon était avant tout un plaisir, il ne faut pas que ça devient un enjeux dangereux pour la vie de mon frère. 

Par Danouch - Publié dans : Down Syndrome - Communauté : Auteurs Sadiques
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L
a meilleure façon de remercier un auteur
 
604

est de lui laisser un commentaire  ^^




 
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